Angela Merkel est-elle invincible ?

Neuf mois. C\'est le chemin qu\'il reste encore à parcourir pour les deux candidats favoris à l\'élection à la chancellerie allemande, le social démocrate Peer Steinbrück et la conservatrice Angela Merkel.Merkel tutoie les sommets, Steinbrück plongeD\'après le dernier sondage réalisé par l\'institut Forsa pour le magazine Stern, la chancelière allemande semble avoir un boulevard devant elle pour sa réélection. Avec 42% des intentions de vote pour son parti, la CDU, et sa petite sœur bavaroise, la CSU, la chancelière bénéficie d\'un soutien record chez les sondés depuis son élection en 2005.Dans le même temps, Peer Steinbrück, son opposant du parti social démocrate poursuit sa chute. Le SPD avait pourtant bénéficié d\'une belle envolée dans les sondages en octobre, au moment de la nomination de son candidat. Selon un sondage réalisé par l\'institut Forsa, le parti social démocrate dépassait alors les 30% d\'intentions de vote. Du jamais vu depuis 2006.La progression fulgurante du SPD dans les sondages à cette époque - il avait gagné quatre points en deux semaines - avait été la conséquence d\'une « gauchisation » du discours de son candidat. De fait, avec sa proposition de réforme du système bancaire, Peer Steinbrück s\'était attiré la sympathie de son aile gauche, tout en rassurant le centre par son profil orthodoxe d\'ancien ministre des Finances de la coalition CDU-SPD d\'Angela Merkel de 2005 à 2007.Seulement depuis, le soufflet est retombé. A 27% des intentions de vote le mois dernier, le parti social démocrate a poursuivi sa descente aux enfers en ne bénéficiant plus que du soutien de 25% des électeurs sondés ce mois-ci. Il faut dire que la remarque de Peer Steinbrück, qui avait considéré la semaine dernière que le salaire du chancelier ne correspondait pas au niveau de responsabilité pour le poste, a choqué dans l\'opinion.Le jeu est plus compliqué qu\'il n\'y paraitA dix jours de la première élection importante de l\'année dans le land de basse-Saxe, considérée comme un galop d\'essai, la voie parait plus que dégagée pour la chancelière allemande.Parait, seulement. Car son allié, le FDP, s\'est effondré à seulement 2% d\'opinions favorables. En dessous des 5% minimum requis pour entrer au parlement. Si les choses en restaient là, la chancelière devrait alors se tourner vers les Verts, qui bénéficient de 15% des voix des sondés, ou vers le SPD, pour former une coalition. Problème, Peer Steinbrück refuse pour le moment une nouvelle coalition avec la CDU. « Je n\'irai plus jamais dans un cabinet de madame Merkel » avait prévenu le futur candidat du SPD à la mi-septembre pour s\'attirer le soutien de l\'aile gauche du parti.S\'il tient sa promesse, il pourrait ainsi faire peser un nouveau spectre au dessus de la tête encore solidement ancrée au pouvoir d\'Angela Merkel. Celui d\'une coalition avec les Verts, qui, avec ses 40% des intentions de vote cumulés, n\'est aujourd\'hui qu\'à deux points derrière la CDU-CSU.Si Peer Steinbrück réussit à recadrer son discours, il peut encore créer la surprise. D\'autant que l\'économie allemande commence à montrer quelques signes de faiblesse et qu\'un certain nombre de personnalités d\'outre-Rhin, considère que la chancelière a vécu sur les réformes de Gerhard Schröder et délaissé l\'Allemagne pour s\'occuper de l\'Europe. Jörg Asmussen, membre de la Banque centrale européenne nommé par Angela Merkel, a ainsi considéré que faute de réformes rapides, l\'Allemagne se trouvera à nouveau dans la peau de « l\'homme malade de l\'Europe ».Les jeux ne sont donc pas faits, même si Peer Steinbrück ne se facilite pas la tâche en refusant une alliance avec die Linke, le parti de gauche en Allemagne, qui pourrait pourtant lui assurer une majorité confortable au Bundestag.
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