Deux banquiers d'affaires de Rothschild pour unifier la gestion de l'empire familial

Petit à petit, le groupe Rothschild poursuit sa mue. La maison familiale a annoncé mercredi la nomination de deux directeurs généraux dans les deux principales entités du groupe. Le Français Olivier Pécoux va devenir directeur général de Paris-Orléans, le holding coté en Bourse qui chapeaute l'ensemble du groupe. Il sera chargé des activités bancaires, permettant ainsi à David de Rothschild, membre du directoire, de se consacrer davantage à la stratégie du groupe. Le Britannique Nigel Higgins va pour sa part devenir directeur général de Rothschilds Continuation Holdings (RCH), qui regroupe l'ensemble des activités bancaires du groupe en dehors de la France. Leurs nominations s'inscrivent dans le prolongement de leur montée en puissance. Il y a un an et demi, les deux hommes avaient été nommés coresponsables de l'activité de banque d'affaires au niveau mondial, une première. Nigel Higgins reste le principal associé de Rothschild à Londres, et Olivier Pécoux remplace François Henrot à la présidence du comité exécutif de la banque Rothschild en France (voir ci-contre). Désormais, le duo est partout et se retrouve à tous les étages du groupe, des actionnaires jusqu'aux filiales bancaires, ce qui va permettre de rapprocher et d'unifier les centres de décision.L'arrivée de ce tandem franco-britannique prend également une dimension culturelle importante. Elle scelle définitivement l'union des Français et des Britanniques au sein du groupe Rothschild. Collaboration fluideDéjà, en 2007, David de Rothschild et son cousin Éric avaient réussi à regrouper les deux familles pour devenir actionnaires du holding Paris-Orléans. Les associés parisiens assurent que la nomination du duo reflète la collaboration tout à fait fluide avec leurs « cousins » britanniques. Au-delà, Olivier Pécoux et Nigel Higgins ne sont pas de la famille Rothschild. Le banquier britannique est d'ailleurs le premier dirigeant de RCH extérieur à la famille. En les choisissant, David de Rothschild montre qu'il poursuit le mélange des cultures dans le groupe, lui qui avait été le premier à nommer des associés non-membres de la famille, et qu'il est possible d'être dirigeant lorsqu'on ne s'appelle pas Rothschild. Un double pied de nez à son grand concurrent Lazard, qui a subi pendant dix ans les guerres pour la succession de Michel David-Weill ; et alors qu'Olivier Pécoux a passé six ans chez Lazard dans les années 1980 avant de rejoindre Rothschild en 1991.Pour autant, si les hommes extérieurs sont promus, la dimension familiale reste prégnante dans le groupe. Le fils de David de Rothschild, Alexandre, a rejoint le groupe au sein de la nouvelle activité d'investissement. Et son père, qui se voit encore cinq ans dans le groupe, ne cache pas qu'il aimerait voir son fils évoluer dans la galaxie familiale. D'ici là, David de Rothschild entend bien continuer à régner sur son empire.
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