Les résultats d'ArcelorMittal portent les stigmates de la crise

L'honneur est sauf pour ArcelorMittal. Le géant mondial de la sidérurgie sera finalement parvenu à traverser la crise sans afficher un exercice déficitaire. Le groupe a fait état ce mardi d'un tout petit bénéfice de 118 millions de dollars. C'est bien maigre comparé aux 9,39 milliards de dollars enregistrés sur l'exercice précédent. Malgré la crise financière fin 2008, cette année-là avait été surtout marquée dans le secteur par la flambée du prix des matières premières qui avait permis au groupe d'afficher de très bons résultats.La crise est entre-temps passée par là. Pour preuve, le prix moyen de vente de l'acier a baissé de 27 % et les volumes expédiés de 30 % sur 2009. L'ampleur du ralentissement économique mondial explique de fait le squelettique bénéfice annoncé ce jour. En partie seulement. Car ce résultat positif ne tient en définitive qu'à des avantages fiscaux perçus par le groupe. Ceux-ci atteignent tout de même la bagatelle de 4,5 milliards de dollars. Ils résultent « principalement des pertes enregistrées par ArcelorMittal en 2009 », souligne le sidérurgiste. Celui-ci avait affiché au titre de son premier semestre une perte nette de 1,85 milliard de dollars. À croire qu'il est préférable d'être déficitaire par les temps qui courent. En l'occurrence et malgré l'ampleur de la crise, cela va permettre à ArcelorMittal de maintenir, contre toute attente, son dividende de 0,75 dollar par action au titre de 2009.frilositéReste que si ArcelorMittal est parvenu à sauver les meubles sur 2009 notamment grâce à un bon second semestre, le groupe s'est montré très prudent quant à ses prévisions sur le premier trimestre 2010. Le numéro un mondial de la sidérurgie s'attend à un résultat brut d'exploitation compris dans une fourchette de 1,8 à 2,2 milliards de dollars. Contrairement à ce que laissait entendre ces derniers temps Lakshmi Mittal et surtout au regard du résultat brut d'exploitation de 2,13 milliards de dollars sur le dernier trimestre 2009, le groupe se montre un peu frileux. D'autant que 2010 est anticipée depuis bien longtemps comme celle de la reprise.En fait, sur le trimestre en cours, ArcelorMittal devrait pâtir d'un effet ciseaux. Alors que le prix moyen de l'acier est attendu par l'intéressé en légère baisse, ses coûts devraient parallèlement augmenter pour répondre à une hausse de l'activité. Si le marché a mal réagi à cette annonce, cette hausse des coûts, qui n'est en fait qu'une relance des investissements, est en soi positive car elle traduit en amont une relance de la demande mondiale.
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