Pernod profite de la réouverture des marchés de dette spéculative

Figés par les craintes entourant les difficultés budgétaires de la Grèce, les marchés de dette européens spéculatifs ont offert un indice encourageant de leur réouverture. Noté BB+ par Standard & Poor's et Fitch et Ba1 par Moody's, la plus haute notation de l'univers « Haut rendement », le groupe Pernod Ricard a ainsi lancé ce mercredi une émission obligataire à 6 ans pour profiter de la détente sur les marchés de capitaux. « La fenêtre est en train de se rouvrir sur le marché à haut rendement européen. Les meilleures signatures du compartiment, notées BB, devraient être les premières à en bénéficier, puis les notations B voire CCC », souligne Thibaut Cuillière, stratégiste crédit chez Natixis.confiance revenueL'opération, qui pourrait aller jusqu'à un milliard d'euros selon les observateurs, mettra fin à un mois de février difficile tant en termes de volumes d'émissions que de tenue du marché. Inquiétés par les remous provoqués par la Grèce, les investisseurs avaient propulsé fin février les rendements exigés sur les obligations spéculatives à près de 10?%, contre un plus bas de 9,16?% le 11 janvier, selon les indices de Merrill Lynch. Conséquence, après un bon mois de janvier et 3,3 milliards d'euros d'obligations spéculatives émises, seuls 200 millions d'euros avaient été placés en février, nombre d'entreprises préférant différer leurs opérations. Mais l'émission obligataire réussie jeudi dernier par la Grèce a depuis ramené la confiance et offre à nouveau des conditions de marché plus favorables aux émetteurs.« Pernod a un très bon profil pour les investisseurs. Le groupe évolue sur des marchés peu cycliques, dispose d'une renommée mondiale et a en outre le potentiel pour revenir dans le compartiment Investissement », souligne Thibaut Cuillière en référence à la mise sous surveillance positive de sa par Moody's le 24 février dernier. Dégradée en juillet 2008 par Moody's dans la catégorie « Haut Rendement », la société de spiritueux fait partie tout comme le cimentier allemand HeidelbergCement de ces « anges déchus » susceptibles de réintégrer la catégorie « Investissement », qui regroupe les entreprises à la notation supérieure ou égale à BBB-. Profitant de leur profil atypique et avantageux pour les investisseurs, ces anges déchus pourraient représenter la moitié des 40 milliards d'euros d'émissions spéculatives placées en euros cette année, selon Eugène Regis, analyste crédit chez Barclays Capital.
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