La microéconomie reprend ses droits

Les Bourses européennes font de la résistance. En dépit d'une semaine marquée par la demande d'aide financière du Portugal et le relèvement d'un quart de points des taux directeurs de la BCE, les indices sont restés bien orientés. Ainsi, l'Euro Stoxx 50 a terminé sur un gain hebdomadaire de 0,73 % tandis que le Footsie 100 et le DAX se sont appréciés respectivement de 0,76 et 0,52 % durant la même période. Même tendance à la Bourse de Paris, où le CAC 40 s'est inscrit, in extremis, en territoire positif (+ 0,18 %), grâce notamment à la séance de vendredi, qui s'est soldée par une hausse de 0,83 %. Permettant, au passage, à l'indice parisien de renouer avec ses plus hauts niveaux depuis le 3 mars et de s'octroyer un rebond de 9,9 % par rapport à son plancher annuel de 3.696,56 points atteint le 16 mars dernier. « Tensions politiques au Moyen-Orient, catastrophe japonaise (aux conséquences nucléaires insoupçonnées), tension sur la dette portugaise en zone euro, inflation des matières premières... et première hausse des taux directeurs par la BCE : malgré la présence de tous ces facteurs d'incertitude, les marchés financiers font preuve d'une étonnante tenue », note Christophe Brulé, Président d'Entheca Finance. Pour lui, cela s'expliquerait par « la capacité des économies à tenir le cap de la reprise ». À cela s'ajoute un autre facteur d'ordre technique. Comme le soulignait récemment Frédéric Dodard, responsable de l'allocation d'actifs chez State Street Global Advisors France, la relative faiblesse actuelle des volumes d'échanges quotidiens à la Bourse de Paris tend à montrer que de nombreux investisseurs tiennent leurs positions et ne vendent pas. Du moins pas encore. Tout dépendra de la teneur de la saison des résultats trimestriels, qui débutera lundi avec Alcoa. Absorber l'inflation D'après les équipes de BNP Paribas Investment Partners, cette incertitude justifierait le fait que les marchés d'actions ont hésité à franchir leur dernier plus haut annuel. Toute la question est maintenant de savoir dans quelles mesures les entreprises vont réussir à absorber une inflation de leur coût de revient lié à l'inflation des prix des matières premières, voire, dans certains cas, à une éventuelle hausse de la facture technologique consécutive aux événements du Japon. D'autant que, tels que le soulignent de nombreux observateurs, le discours des dirigeants des groupes cotés avait été jugé prudent au moment de la publication de leurs comptes annuels. Le faible niveau de valorisation apparent des marchés actions, qui constituait jusque-là un matelas de protection à la baisse, ne tient qu'à la fiabilité des prévisions de bénéfices. Le rendez-vous des résultats trimestriels permettra, en ce sens, aux investisseurs d'en juger. Par ailleurs, les entreprises pourraient profiter de l'occasion pour annoncer des investissements de croissance externe, ce qui viendrait valider le scénario d'une reprise des opérations d'acquisitions. Pour BNP Investment Parners, l'augmentation du nombre d'opérations de fusion-acquisition constituerait l'un des principaux catalyseurs boursiers à long terme.
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