La révolution du « cloud computing »

Il ne se passe plus une semaine sans qu'un groupe d'informatique ne dévoile sa propre offre de « cloud computing ». Cette « informatique dans les nuages » consiste à héberger les ressources informatiques (logiciels, serveurs, services) des entreprises, non plus en interne, mais dans d'immenses centres de données gérés par des sociétés tierces. Les entreprises accèdent à ces ressources via Internet et ne paient que ce qu'elles consomment, à la manière d'une facture d'électricité. Le « cloud computing » s'avérant donc économique, son marché a bondi de 20 % en Europe, l'an dernier, à 4 milliards d'euros, d'après Pierre Audoin Consultants (PAC). Certes, selon l'Idate, un tiers des entreprises américaines ignore encore comment utiliser le « cloud computing » et cette informatique à distance ne représentait encore que 1,5 % du marché européen des logiciels et des services en 2009. Mais son poids devrait grimper à 13 % en 2015, selon le cabinet de conseil PAC. Pas étonnant, donc, que les groupes d'informatique fourbissent leurs armes, face à cette manne. Vers une industrie « lourde »D'autant plus que le « cloud computing » va entraîner une redistribution des cartes entre les acteurs des technologies de l'information, affirme PAC. « Jusqu'à présent, l'informatique était une industrie essentiellement basée sur la matière grise. Avec le ?cloud computing?, une partie de l'informatique va se transformer en une industrie ?lourde?, basée sur des centres de production très automatisés », explique le bureau de recherches. Et les propriétaires de ces centres de données abritant des dizaines de milliers de serveurs, ce sont des groupes américains comme le libraire en ligne Amazon et le moteur de recherche sur Internet Google. Sans oublier les opérateurs de télécommunications, « dont le métier n'est pas très éloigné de celui de fournisseur d'infrastructures cloud », souligne PAC. Autant d'acteurs qui marchent sur les plate-bandes des éditeurs de logiciels, des fabricants de serveurs et des SSII. L'Afdel, l'Association française des éditeurs de logiciels, s'en est récemment émue, indiquant que « si l'informatique de demain devenait une industrie lourde, celle de centres de données géants, nous devrions en relever le défi, sans quoi c'est une révolution industrielle que nous manquerions. » Les SSII ne sont pas en reste : la française Steria lancera en juin une offre de « cloud computing », en partenariat avec Cisco. C'est dire si la concurrence promet d'être rude sur le marché. Christine Lejoux
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