?PAYS éMERGENTSénergieDeux rapports réalisés par l'ONG EarthRights International (ERI) affirment que la junte birmane aurait détourné depuis 2000 environ 4,80 milliards de dollars sur les recettes générées par l'exploitation du gaz du champ de Yadana, dont Total détient 31,24 % et Chevron 28 %. « Au lieu de contribuer au développement économique de la Birmanie, les milliards de dollars de recettes du projet ont au contraire contribué à une corruption à grande échelle », révèle l'un des documents intitulé « Total impact » et dévoilé hier par « Libération ». Les auteurs de l'étude estiment que « 75 % des recettes du projet vont directement au régime militaire ». Et affirment que les sommes ont été placées dans deux banques de Singapour.inexactitudes, imprécisions... Le rapport dénonce « les liens excessivement étroits » de Total et Chevron avec l'armée birmane, toujours prête à intervenir pour assurer la sécurité du gazoduc, dans une région où les populations endurent expropriations et travail forcé, selon l'ONG. Hier Total a dénoncé un rapport « exclusivement à charge ». « Une première lecture nous a déjà permis d'identifier des inexactitudes, des amalgames, des imprécisions ou des interprétations erronées », a déclaré Jean-François Lasalle, directeur des relations extérieures de Total.Pour parvenir à ses fins, la junte aurait eu recours à un vieux taux de change dans la comptabilité nationale. Résultat : au lieu d'enregistrer l'équivalent de 4,83 milliards de dollars de recettes, le pouvoir n'a fait apparaître que 28,98 millions. « Le Fonds monétaire international et d'autres sources indépendantes notent que le [pouvoir, Ndlr] n'intègre pas correctement les recettes du gaz dans les budgets », souligne le rapport. « Grâce à ces revenus, le régime peut ignorer les appels internationaux à changer, et la demande de démocratie du peuple birman », conclut ERI. Laurent Chemineau

latribune.fr

11 Sept 2009, 1:46

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