L'Allemagne peut et doit payer pour la Grèce

chronique des marchésSi Berlin s'engage à prendre en charge le sauvetage de la Grèce, sa décision sera loin d'être désintéressée. L'Allemagne sort de sa pire récession depuis la république de Weimar. Elle a dû céder en 2009 à la Chine son rang de premier exportateur de la planète. Plus que jamais, la reconquête de son leadership suppose que le jardin de la zone euro ne soit pas submergé par les intempéries. Un peu de pédagogie permettra au gouvernement de Mme Merkel d'adopter une attitude responsable pour la bonne marche de l'économie allemande, qui a les moyens de secourir ce petit pays d'Europe du Sud qu'est la Grèce.Si Berlin a raison de se méfier de la dégradation de ses finances publiques qui a fait flamber la dette nationale au-dessus de 1.600 milliards d'euros, ce montant permet de relativiser la dette grecque qui n'est « que » de 300 milliards d'euros. L'Allemagne peut et doit sauver le soldat grec. Ce ne serait qu'un juste retour des choses : la crise a permis au rendement des obligations allemandes à 10 ans de revenir de 3,39 % le 1er janvier à 3,10 % au plus fort de la crise et à 3,20 % aujourd'hui. Belle économie pour Mme Merkel, qui prévoit d'emprunter 343 milliards cette année, plus encore que tout le stock de dette grecque. Ce pays du « Club Med », au contraire, a vu le marché lui présenter la note de sa gabegie le 25 février, quand il a dû payer 6,1 % pour lever des fonds à 5 ans. Le rendement des obligations du Trésor grec s'est tendu d'environ 1 % entre le début de l'année et le paroxysme de la crise. L'Allemagne doit donc rétrocéder les bénéfices de la fuite vers la qualité qui a généré un surcoût pour les « petites » dettes des « petits » pays et des économies sur les « grosses » dettes des « grands pays ». Christophe Tricaud
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