Renault double tous ses concurrents en Russie... grâce à ses modèles à bas coûts

En pleine crise en Europe, Renault poursuit son extraordinaire boom... en Russie. Alors que le marché russe commence à chuter (-12% en mai, -4% sur cinq mois), la firme au losange a encore accru de 13% ses ventes (sur cinq mois) à 85.784 unités, selon les statistiques de l\'AEB (Association européenne des affaires). Soit la plus forte progression du marché avec les spécialistes allemands du haut de gamme nettements plus petits en Russie que le français. Renault devance nettement  les coréens Hyundai et Kia ainsi que l\'américano-coréen Chevrolet, mais aussi, et de loin, Volkswagen et Toyota. Renault  détient 8% du marché (contre 6,6% il y a un an) et se rapproche du leader russe Avtovaz (Lada), qu\'il détient d\'ailleurs à hauteur de 25% avant d\'en prendre progressivement le contrôle. Une très belle réussite française. Malheureusement, si Renault triomphe en Russie, PSA est en berne. Les ventes de Peugeot dégringolaient de 21% sur cinq mois à 14.362 unités, celles de Citroën de 20% à 11.049. Une gamme bien adaptéeSon succès, Renault le doit tout d\'abord à une arrivée précoce. Louis Schweitzer, PDG de la firme française à l\'époque, avait inauguré dès avril 2005 - juste avant de céder les rênes de l\'entreprise à Carlos Ghosn -  son usine Avtoframos à Moscou. Un site totalement refait, qui produisit les fameuses Moskvitch du temps de l\'Union soviétique. Une usine adéquate, mais aussi un produit adapté. C\'est en songeant au marché russe que Louis Schweitzer avait d\'ailleurs eu l\'idée de la... Logan. Et, de fait, ce modèle, vendu sous le label Renault sur place, cartonne. Logique: il tient le rôle des anciennes Lada soviétiques, simples, habitables et facilement réparables, la modernité et la fiabilité en plus (pour un peu plus cher aussi!). Aux Logan se sont ajoutés ensuite la Sandero et le 4x4 Duster, lequel représente désormais la moitié de la production locale de Renault. En revanche, PSA, arrivé bien tardivement, fabrique des véhicules assez onéreux,  directement dérivés des gammes ouest-européennes. Il vend d\'ailleurs 3,5 fois moins de véhicules que Renault. En association avec Mitsubishi, PSA produit à Kalouga (200 kilomètres de Moscou). 10.000 eurosLa Russie reste pour une bonne part un marché de modèles bas de gamme, aux prix très bas. La moins chère des Logan coûte sur place l\'équivalent de 10.000 euros. Il n\'y a guère que les Lada Kalina et Granta, dont les tarifs démarrent à 6.500 euros, ainsi que la vieille coréenne Daewoo Nexia (dérivée d\'une Opel Kadett des années 80) importée d\'Ouzbékistan (à partir de 6.000 euros) qui se révèlent moins onéreuses. Tous les autres véhicules sur le marché, y compris ceux du coréen Hyundai-Kia ou de l\'américain Chevrolet, sont plus chers.Le Duster très appréciéSi Logan et Sandero sont appréciées, le 4x4 Duster constitue également un réel succès dans un pays aux conditions climatiques rudes et au réseau routier en médiocre état. Proposé à partir de 11.000 euros, ce qui est très compétitif., c\'est déjà le cinquième véhicule le plus vendu en Russie, tous  modèles confondus, avec plus de 33.000 immatriculations sur cinq mois. Le  groupe tricolore espère en conséquence  « produire plus de 185-190.000 véhicules  cette année » à Moscou, nous déclarait récemment Bruno Ancelin,  patron des activités russes du constructeur au losange. L\'an dernier, la Russie était le troisième débouché de Renault, derrière la France et le Brésil. Modèles à (relativement) bas prix ne signifient pas... petits profits. « La Russie est l\'un des pays les plus rentables de Renault. Et la profitabilité s\'est accrue l\'an dernier »,  souligne Bruno Ancelin.Un site réorganiséLa firme au losange a  repensé complètement l\'organisation de son usine moscovite l\'an dernier pour porter les capacités à 185.000 unités par an. « Notre usine tourne six jours sur sept. Et les salariés ont accepté de travailler onze heures par jour durant quatre jours. En échange, ils ont eu droit à des hausses de salaires, quatre heures payées en plus puisqu\'ils travaillent 44 heures par semaine, et des primes de nuit », explique Bruno Ancelin.   La productivité ne suffit pas. La mise en fabrication de moteurs et boîtes de vitesses chez Avtovaz (Lada) à Togliatti (à mille kilomètres de Moscou) va permettre à Renault d\'augmenter fortement le contenu fabriqué localement et donc d\'abaisser les coûts. Les trains roulants sont déjà produits à Togliatti. Renault va de plus en plus utiliser le potentiel d\'Avtovaz. Il a installé une chaîne de montage toute nouvelle à Togliatti, pour fabriquer des véhicules sur la base de la Logan. Cette chaîne spécifique produira prochainement des véhicules pour Renault, ce qui accroîtra d\'autant les capacités du constructeur de Boulogne-Billancourt en Russie.
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