Fusions  : les groupes de distribution alimentaire en ligne de mire

tendanceUn retour des fusions et acquisitions pourrait redorer le blason boursier de la distribution alimentaire. Parent pauvre du rally des marchés actions, du fait de son caractère défensif, ce secteur est aujourd'hui considéré par les analystes comme l'un des bénéficiaires possibles de la timide reprise des fusions. Dans une récente note, Natixis élève le distributeur néerlandais Ahold au rang de prédateur éventuel. Comme si le courtier s'était donné le mot avec son concurrent Petercam, qui suggère un rachat du distributeur belge Delhaize par? Ahold. potentiel russePourquoi la consolidation du secteur serait-elle emmenée par Ahold ? Ce dernier, très présent aux États-Unis, a besoin de peser plus lourd face au géant américain Wal Mart, numéro un mondial du secteur. Mais également face aux mastodontes Carrefour et Tesco, de l'autre côté de l'Atlantique. Bien assis aux États-Unis, Delhaize constituerait une cible idéale pour Ahold. À tel point que Petercam n'hésite pas à évaluer le Belge à 6,5 milliards d'euros au total. Un montant qui représente une prime de 35 % par rapport à la capitalisation actuelle du groupe. Il faut dire que celle-ci valorise Delhaize 9,8 fois seulement le bénéfice net escompté pour 2009, d'après les données de l'agence Bloomberg.Cette faiblesse des valorisations boursières constitue d'ailleurs l'un des principaux arguments en faveur d'une reprise des fusions-acquisitions. James Monro, analyste chez Standard and Poor's, se dit lui aussi convaincu d'une reprise prochaine du mouvement de concentration dans le secteur alimentaire. L'expert aurait bien vu Carrefour, numéro deux mondial, dans le rôle du grand prédateur. Mais le distributeur français semble pour le moment concentré sur ses activités dans l'Hexagone. En revanche, Wal Mart et le britannique Tesco pourraient bientôt passer à l'offensive, imagine James Monro. Le premier en Amérique du Sud, et le second aux États-Unis. Sans oublier la Russie, dont le potentiel de développement fait rêver tous les distributeurs. Le hic, c'est que ces derniers n'ont pas forcément les moyens de leurs ambitions, en raison de la relative faiblesse de leurs bilans. Pour s'emparer de Delhaize, « Ahold aurait probablement besoin d'une augmentation de capital », indique James Monro, malgré la capacité d'autofinancement générée par les fortes marges du Néerlandais. Mais est-ce vraiment un obstacle aux acquisitions ? Sans doute pas, si la santé retrouvée des marchés se maintient. Dans l'alimentaire, mais côté producteurs, Danone avait levé 3 milliards d'euros en mai dernier, notamment pour financer des acquisitions. Un exemple à méditer. Christine Lejoux
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.