Keziah Jones, de Lagos à New York

Ça fait du bien de jouer dans le métro... légalement ! " Les mots sont de Keziah Jones. Le chanteur a installé amplis et micro dans un coin des couloirs de la station Montparnasse pour une demi-heure de live. Un des quatre concerts surprises donnés la semaine dernière à l'occasion de la sortie de son cinquième album, " Nigerian Wood ".Habilement orchestrée par la maison de disques et la RATP, l'opération marketing a néanmoins un sens puisque la légende veut que le musicien se soit fait repérer dans ces mêmes couloirs il y a dix-huit ans. " J'ai passé plus d'un an à jouer dans les rues de Paris et de Londres, se souvient-il. Cela peut paraître court, mais quand on le vit c'est très long. À cette période, j'ai sérieusement envisagé de rentrer au Nigeria et de reprendre l'entreprise de mon père. " Une fois signé sur un label, son premier disque, " Blufunk is a fact ! ", ne tarde pas à sortir. Le blufunk ? Un terme imaginé pour décrire ce mélange insolite de blues, de soul et de funk qui va puiser aux racines de la musique africaine. Porté par le tube Rythm is love, le succès est immédiat. Les deux albums suivants ne connaissent pas le même impact. Il faudra attendre 2003 et le magistral "Black Orpheus" pour que l'enfant de Lagos s'impose définitivement.Cinq ans plus tard, voilà donc le nouveau-né : " Nigerian Wood " et son titre en forme de clin d'oeil au Norwegian Wood des Beatles. Un disque à l'atmosphère urbaine, enregistré à Manhattan, dans les studios fondés par Jimi Hendrix." RESTER HONNETE"Pour enrichir son univers, Keziah Jones s'est associé à Karriem Riggins, producteur éminent qui a travaillé avec les pointures actuelles du hip-hop et de la nu-soul comme Erykah Badu, Kanye West ou The Roots. Le résultat est un album aux instrumentations foisonnantes et aux mélodies pop très efficaces qui semble taillé pour se faire une place sur le territoire américain. " Aujourd'hui, le marché mondial de la musique est en fait un marché occidental ", déplore l'artiste. " En tant qu'Africain, j'ai dû travailler mon image pour que mes disques ne se retrouvent pas relégués au fond du magasin, entre le bac "world music"et "afro-jazz". J'ai donné un nom à ma musique, adopté un look... Mais toujours en tâchant de rester honnête vis-à-vis de moi-même et de mes origines. "" Nigerian Wood " (Because). Tournée française en octobre. Concert à l'Olympia le 24 janvier.
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