Un vrai casse-tête pour les voyageurs, en Grande-Bretagne

L'idée de départ était simple : acheter un billet de train de Londres à Manchester pour ce vendredi soir. Pour cela, la première étape est une formalité. Le site Internet du National Rail Enquiries rassemble tous les horaires des trains de toutes les compagnies ferroviaires britanniques. Mais ensuite, l'expérience se complique. National Rail Enquiries ne vend pas de billets directement. Le site renvoie vers celui de chaque opérateur. En l'occurrence, pour Manchester, vers celui de Virgin Train.Évidemment, un message d'erreur vient immédiatement s'y afficher : « Désolé, nous ne trouvons pas votre billet. Merci de sélectionner un autre billet. » Le premier train disponible part une heure et vingt minutes plus tard que celui que semblait indiquer National Rail Enquiries. Pour peu que l'utilisateur veuille obtenir une réduction ? tarifs famille, retraités, etc. ?, la réservation relève du casse-tête.La vie de l'utilisateur des trains britanniques, privatisés depuis 1996, n'est pas toujours de tout repos. La privatisation était pourtant censée être positive pour les passagers. Dix-neuf opérateurs contrôlent chacun une zone ferroviaire du pays, et certaines liaisons très parcourues sont en concurrence directe, comme c'est le cas entre Londres et Manchester. Mais la comparaison des prix reste très difficile.premier billet à 1.000 livres« Nous proposons de très nombreuses offres à différents horaires pour différents publics, se défend un porte-parole d'Atoc, l'association des opérateurs de trains. C'est bénéfique pour les passagers. » Il souligne que le nombre d'utilisateurs des trains a progressé de 60 %, en une décennie, en Grande-Bretagne. Mais cette apparente explosion vient en grande partie des Londoniens qui habitent de plus en plus loin en banlieue, et doivent donc prendre le train matin et soir pour se rendre à leur travail.Quant aux prix, ils n'ont pas baissé depuis la privatisation du rail. En valeur réelle, ils ont même progressé de 5 %. Récemment, le premier billet à plus de 1.000 livres (1.100 euros) a même été mis en vente, provoquant la furie des tabloïds. « Les prix pour les trains de banlieue, particulièrement à Londres, sont plus chers que dans le reste de l'Europe », précise un porte-parole de Passager Focus, une association de défense des utilisateurs. Néanmoins, son étude bi-annuelle indique un taux de satisfaction des passagers de 81 %, un niveau plutôt élevé et en progression. Les mauvaises langues y verront peut-être une confirmation du cliché voulant que les Britanniques n'osent que rarement râler ouvertement.Éric Albert, à Londre
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