C'est une plainte que l'on entend souvent à la Deutsche Bahn : pendant que les Français nous ferment les portes de leur marché, nous devons faire face en Allemagne à la concurrence, notamment des entreprises françaises. Le transport régional est, en effet, ici largement ouvert à la concurrence. Chaque liaison locale fait l'objet d'un appel d'offres et la DB ne l'emporte pas toujours, loin de là. En 2008, elle n'a gagné que 28 % des procédures ouvertes. Et toutes les régions du pays sont désormais sillonnées par plusieurs chemins de fer privés. Selon le ministère fédéral, en 2007, les concurrents de la DB représentaient 27 % de l'offre globale sur les lignes régionales. En passagers transportés par kilomètre, la part de marché du privé ? toujours sur le réseau local ? atteint 16,3 % avec des acteurs très nombreux, les principaux étant des filiales de Veolia et du britannique Arriva.unions tarifairesDepuis quinze ans, l'Allemagne a eu une approche totalement différente de la France. Elle a voulu confronter rapidement la DB à la levée de son monopole. Dès 1994, le marché des lignes régionales est ouvert. Et la DB est transformée en société anonyme. Elle ne peut plus compter sur la générosité de l'État, et doit être rentable. D'où sa transformation progressive en un groupe international de logistique. Concurrence et « autonomisation », sinon privatisation, de l'ancien monopole sont donc allées de pair.Pour les passagers, cependant, il n'y a pas eu de choc. Le matériel et la décoration des wagons ont changé, mais les prix, eux, ont peu varié. Les opérateurs privés adhèrent en effet, pour la plupart, aux « unions tarifaires » regroupant l'ensemble de l'offre de transport d'une agglomération. Peu importe la compagnie choisie, le prix payé est fondé sur le parcours. Même les quelques liaisons interrégionales privées fixent leurs tarifs sur ceux de la DB et acceptent les cartes de réduction de cette dernière.Reste que la DB conserve le quasi-monopole des grandes lignes. Un groupe anglo-saxon a annoncé pour l'été prochain une liaison Cologne-Hambourg « avec des prix compétitifs ». Il s'agirait là d'une nouvelle forme de concurrence outre-Rhin. Romaric Godin, à Francfort

latribune.fr

12 Déc 2009, 1:43

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