Le dialogue social, souvent présenté en panne, retrouve du tonus

Le dialogue social ne fait pas de bruit en ce moment, et c'est quand il ne fait pas de bruit qu'il est éminemment efficace », indiquait lundi Laurence Parisot, lors de sa conférence de presse mensuelle. La présidente du Medef a raillé « les politiques de droite, comme de gauche », dont l'intérêt n'est pas de « mettre en avant cette qualité et cette richesse du dialogue social » et « se complaisent à dire que, dans notre pays, il n'y a pas de dialogue social ». Excepté peut-être lorsqu'ils sont eux-mêmes acteurs de ce dialogue social aujourd'hui apaisé après le difficile épisode des retraites. Comme Xavier Bertrand, ministre du Travail et de l'Emploi qui confiait, il y a peu, être dans ce domaine-là « un ministre heureux », dialoguant avec l'ensemble des leaders syndicaux et patronaux.Pour illustrer la richesse du dialogue social, Laurence Parisot rappelle que syndicats et patronat ont signé en quelques semaines « trois accords majeurs » sur les retraites complémentaires, l'assurance chômage et l'emploi des jeunes (voir ci-dessous). Avant de rappeler que, depuis 2005, 34 accords interprofessionnels ont vu le jour, dont 14 fondamentaux. Le constat est juste et loin d'être anodin. Il sert Laurence Parisot qui défend l'idée que l'État ne doit pas se mêler de tout, surtout lorsqu'il s'agit de partage des profits des entreprises. Le message de la dirigeante du Medef est clair : « Nous venons de faire la démonstration de la qualité et de l'efficacité de notre travail, nous, partenaires sociaux. Sur cette question du partage de la valeur ajoutée, question délicate c'est vrai, laissez-nous aller jusqu'au bout. »ScepticismeLes partenaires sociaux qui se réunissent le 26 avril dans le cadre de la négociation sur la modernisation du dialogue social abordent ce thème. Mais avec scepticisme. Retour en arrière. En février 2009, en pleine polémique sur les rémunérations des banquiers, Nicolas Sarkozy invitait les partenaires sociaux à discuter sur la question du partage des profits. En mai, il souhaitait qu'ils lui fassent part de leurs propositions avant le 15 juillet. L'idée faisait suite au rapport de Jean-Philippe Cotis (Insee) sur le « partage de la valeur ajoutée ». Le chef de l'État mentionnait même l'hypothèse d'un projet de loi du gouvernement sur la question à l'été.Aujourd'hui, alors que l'Élysée défend l'idée d'une prime salariale obligatoire en cas de dividendes versés aux actionnaires, le Medef élève la voix. Et rappelle que, pour stimuler la participation et l'intéressement en faveur des salariés, « deux voies sont possibles : supprimer le forfait social » - relèvement de 6 % appliqué à ce type de rémunérations - et « concevoir une formule simplifiée qui combine participation et intéressement ». « Au-delà, il faut faire attention », a-t-elle lancé en prenant la défense du dividende. « La rémunération moyenne du capital des entreprises cotées est de 3 % à 3,5 % par an, ce n'est pas extraordinaire », même si au total « 40 milliard d'euros sont distribués », a-t-elle dit. Pas sûr que ses interlocuteurs syndicaux soient cette fois sur la même longueur d'onde.
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