Shark retrouve du souffle pour dynamiser ses ventes

« Shark dispose désormais de 15 millions d'euros de fonds propres. Cette recapitalisation lui permettra de se redéployer en France et à l'international tout en poursuivant la politique d'innovation qui lui a permis, par son expertise et sa technicité, de devenir une référence sur son marché », explique Xavier Lépine, associé de Perceva Capital. Cette société française indépendante de capital-investissement a injecté, début mars, près de 10 millions d'euros pour acquérir 100 % des parts de la PME basée à Marseille, spécialiste des casques de moto, qui avait commencé à rechercher un nouveau partenaire au cours de l'été 2010.Depuis 2005, l'actionnariat se répartissait entre AtriA Capital Partenaires qui en détenait les deux tiers, les cadres dirigeants 20 % et la famille Teston 14 %. Petits fils du fondateur d'un magasin marseillais de cycles et motos devenu en 1965 l'importateur français de Moto Guzzi, André et Robert Teston s'étaient investis dans les années 1990 dans la conception et la fabrication de casques. En une vingtaine d'années, Shark a remporté, via les pilotes qui les portent, 51 titres de champion du monde. La crise a altéré sensiblement son activité, le chiffre d'affaires chutant de 33,4 millions d'euros en 2008 à 28,8 millions d'euros en 2009 avant de remonter autour de 30 millions d'euros en 2010. 670 salariésEndettée par ailleurs, la société, qui se dit leader français de son secteur avec une part de marché qu'elle estime « entre 20 % et 30 % », se voyait handicapée dans ses capacités d'innovation. Elle s'efforce de lancer deux à trois nouveautés par an, mais elles sont consommatrices de fonds en études, moules et tests de sécurité et d'homologation. « Notre entrée lui donne les moyens de mener ses projets au bout », renchérit Xavier Lépine. Et des projets, le PDG de Shark, Patrick François, n'en manque pas... La PME a commercialisé récemment un nouveau casque intégral en fibres composites, le Vision R, dont elle a amélioré le champ de vision panoramique. « Il est bien accueilli par les clients », assure Patrick François. Un autre casque haut de gamme, en deux versions, l'une pour pilotes de courses, le Race-R-Pro, l'autre pour le grand tourisme, le Race-R, est lancé. Le service R&D, principalement basé à Marseille, s'est attaché à améliorer le confort de vision, en atténuant notamment les effets de distorsion sur les côtés, et la sécurité. Chaque année, Shark produit plus de 300.000 casques dans ses deux usines du Portugal et de Thaïlande. « À ce jour, l'une et l'autre se répartissent des gammes spécifiques de produits. Notre ambition est de les rendre totalement polyvalentes », explique le PDG, soucieux de mieux maîtriser ses coûts et d'accentuer la productivité d'un groupe qui compte 670 salariés (dont 70 en France) et des relais de ventes dans plus de 35 pays. Le réseau de distribution est aussi restructuré. Shark exporte 60 % de sa production en Europe, Asie, Canada, Brésil, Australie et Afrique du Sud. « Depuis trois ans nous avons dû reprendre en direct notre distribution dans plusieurs pays européens. Nous concevons des casques parmi les plus sécuritaires du marché et nous communiquons sur ces points directement auprès de nos clients », souligne Patrick François. La formule de la « reprise en main » varie selon les pays et les marchés. Mais elle découle d'un même objectif : à terme, Shark veut quasiment doubler, de 5 % à 10 % en moyenne, sa part de marché en Allemagne, Angleterre, Benelux, Italie et Espagne. Jean-Christophe Barla, à Marseille
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