Sara Lee : le recentrage commence à payer

Bilan en demi teinte pour Sara Lee au moment où sa PDG, Brenda Barnes, tire sa révérence pour raisons de santé. Le fabricant des cafés Douwe Egberts, Senseo, Maison du café ou des saucisses Ball Park a certes doublé sa marge opérationnelle sur l'exercice clos le 3 juillet. Elle passe de 4,5 % à 8,5 %. Mais elle fait encore pale figure comparée à celle des géants de l'alimentaire comme Danone (16 %), Unilever (14,6 %) ou Kraft (14 %). Le chiffre d'affaires, lui, diminue légèrement, de 0,8 %, à 10,8 milliards de dollars.forte compétition sur les prix« Les ventes et les volumes ont baissé à cause d'une forte compétition sur les prix et d'une activité promotionnelle très soutenue », indique le communiqué du groupe. Sara Lee a en effet accru ses investissements publi-promotionnels de 20 % sur l'année écoulée et de 75 % sur le seul dernier trimestre. Notamment pour soutenir sa branche alimentaire américaine (sandwiches Hillshire Farm, plats préparés Jimmy Dean...) et ses boissons internationales (en France Senseo ou les nouvelles dosettes rivales de Nespresso, déjà écoulées à plus de 20 millions d'unités en trois mois). Ces deux branches, qui réalisent des marges de respectivement 12,3 % et 18,4 %, sont les deux vaches à lait du nouveau groupe voulu par Brenda Barnes. Depuis son arrivée en 2005, cette ex-PepsiCo a recentré Sara Lee sur l'alimentaire en se séparant de près de la moitié de son chiffre d'affaires de l'époque. Les dernières cessions incluent, entre autres, la division de soins corporels et de détergents (dont les déodorants Sanex) à Unilever pour 1,3 milliard d'euros et la division de parfums d'intérieur et de désodorisants Ambi Pur à Procter & Gamble pour 320 millions d'euros. Le groupe aurait aussi diligenté Bank of America pour céder sa branche américaine de panification, peu rentable : 2,1 % de marge opérationnelle cette année. Interrogé par Reuters, Ken Harris, PDG du cabinet de consulting Kantar Retail Americas, souligne « le courage » de Brenda Barnes. Mais, selon lui, « la transition de Sara Lee vers une entreprise alimentaire de classe internationale n'est pas encore achevée. » Beaucoup d'analystes attendent aussi une acquisition après toutes ces cessions. Ce sera la tâche du successeur non encore désigné. Marcel Smits, le PDG par interim, semble bien placé, de même que Christopher John Fraleigh, actuel patron du business nord-américain.
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