Les industriels font un pas vers les producteurs de lait

Les discussions devaient durer deux heures. Elles se seront éternisées plus de six heures ! Réagissant à l'ultimatum posé par les producteurs de lait de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait), plusieurs réunions avaient lieu ce jeudi aux sièges des entreprises Bel, Bongrain, Lactalis et des coopératives Sodiaal (Yoplait) et Laïta (Mamie Nova, Paysans Bretons). Le ministre de l'Agriculture, Bruno Lemaire, a, comme à son habitude, tapé du poing sur la table à la dernière minute pour qu'un compromis soit trouvé. Pourtant, la moisson est maigre. Les cinq industriels ont accepté de reprendre des négociations avant le 20 août sur la base de l'accord interprofessionnel du 3 juin 2009. La vice-présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, qui discutait à Laval au siège de Lactalis, a demandé l'application pleine et entière de cet accord, qui prévoit une hausse de 31 euros par tonne. Elle a obtenu gain de cause, mais sous conditions, qui feront l'objet de négociations la semaine prochaine. Bel, dans un communiqué, a été le premier a accepter « un prix de 301 euros les mille litres sur l'ensemble de l'année 2010 » (contre environ 280 euros en 2009), « y compris le mois de juillet corrigé à 330 euros ». fixation arbitraire des prixCes conclusions sont de nature à calmer les ardeurs à court terme. Les campagnes de stickage des camemberts, litres de lait et autres produits laitiers sont suspendues pour une semaine. Mais rien n'est résolu sur le long terme. Depuis mai 2008, les tarifs ne font plus l'objet d'une « recommandation nationale » décidée jusqu'alors par l'interprofession. Les producteurs se plaignent donc d'une fixation arbitraire des prix par les entreprises. Celles-ci regardent le voisin allemand, moins cher, et crient à la perte de compétitivité française. Du coup, c'est l'impasse. « Les baisses de prix des produits transformés n'ont pas pu être répercutées en 2009, contrairement à ce qui est dit, et cette année, les prix payés aux producteur, de 10 % supérieurs à 2009, sont parmi les meilleurs depuis dix ans », explique Olivier Picot, président de l'Association de la transformation laitière française. « Le consommateur pourra cette année payer son beurre 50 % plus cher, sans que le producteur ne touche un centime », rétorque le président de l'Organisation des producteurs de lait, qui appelle lui à une réglementation européenne pour cesser la guerre entre Allemands et Français.
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