En Suède, la reprise de l'activité, forte et continue depuis le début de l'année, n'a pas encore trouvé de traduction forte sur le marché du travail. Au mois de juin, 403.000 Suédois étaient sans emploi, soit 8,1 % de la population active. Sur un an, le reflux du chômage n'a été que de 0,3 %. Pour Robert Bergqvist, chef économiste de la banque SEB, ce temps de latence élevé entre reprise économique et créations d'emplois est à mettre sur le compte des effets de la crise de l'an dernier. Elle a scindé en deux l'économie suédoise, avec d'un côté, un marché intérieur demeuré robuste, et de l'autre, un secteur des exportations qui s'est retrouvé aux abois. Or l'économie suédoise, très ouverte, est dominée par un petit nombre d'entreprises d'envergure internationnale, dont les exportations représentent près de la moitié de la richesse nationale. Frappées de plein fouet par la récession mondiale, ces entreprises ont dû licencier massivement. Moralité, aujourd'hui, « les emplois reviennent, mais cela va prendre deux à trois ans avant que l'on recrée tous les emplois détruits », estime l'économiste. Pour ajouter  : « Je ne crois pas que tous les emplois du secteur des exportations reviendront... » Si les exportations suédoises ont retrouvé des couleurs, avec une hausse au mois de juin de 14 % sur un an, ce rebond n'a pas pour l'instant permis de bouger les lignes en matière d'emploi. Législatives le 19 septembrePour autant, 2010 semble bien être l'année de l'embellie. La semaine dernière, les autorités annonçaient que « l'évolution positive sur le marché de l'emploi perçue au printemps s'est poursuivie en juin, à un rythme plus élevé, de surcroît ». Cette conjoncture favorable devrait, selon Robert Bergqvist, profiter avant tout au secteur tertiaire. « Les emplois qui ne reviendront pas dans l'industrie ou les exportations pourront être créés dans le secteur des services », assure-t-il. Pour l'heure, les Suédois s'apprêtent à se rendre aux urnes, le 19 septembre ils auront le choix de reconduire le gouvernement de centre-droit ou de porter l'opposition sociale-démocrate au pouvoir. D'après plusieurs sondages, les Suédois ne placent l'emploi qu'en troisième place des sujets les plus importants, derrière l'éducation et la santé, thèmes traditionnellement au coeur de l'État providence. Sébastien Buffet, à Stockholm

latribune.fr

12 Août 2010, 23:24

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