Nette détente sur les taux grecs après l'émission réussie d'Athènes

La première émission de dette de la Grèce depuis la présentation d'un budget 2011 plus sévère qu'attendu a été très bien accueillie par les investisseurs. Toujours interdite d'adjudication à long terme en raison de taux de marché prohibitifs, Athènes a placé ce mardi 1,17 milliard d'euros d'obligations à 6 mois à un rendement de 4,54 %, soit 30 points de base de moins que celui concédé lors de la dernière opération similaire réalisée le 14 septembre. Attirés par cette rémunération plus de 7 fois supérieure à celle de l'émission à 6 mois placée ce lundi par l'Allemagne, les investisseurs ont demandé pour près de 4 milliards d'euros de titres et conduit Athènes a augmenté son offre de titre, initialement fixée à 900 millions d'euros.L'engouement suscité par l'opération a induit une nette détente des taux grecs sur le marché secondaire. Evoluant en sens inverse des prix, le taux à 3 mois abandonnait 24 points de base en fin d'après-midi, à 3,99%. Sur les échéances plus longues, le taux à 2 ans cédait 19 points de base, à 7,37%, tandis que les taux à 5 ans et 10 ans se repliaient de respectivement 14 et 19 points, à 9,06% et 9,08%. Ces niveaux restent toujours prohibitifs pour émettre du papier à long terme, et la Grèce n'espère revenir sur ces segments qu'en 2011. Mais la demande soutenue des investisseurs pour les papiers à plus courte échéance avait incité Athènes à annoncer le 14 septembre dernier qu'elle procéderait désormais à des adjudications mensuelles et non plus trimestrielles de titres à 3 et 6 mois. La dernière opération en date a également profité d'un contexte favorable. Le 4 octobre dernier, le gouvernement grec a ainsi proposé un projet de budget 2011 réduisant à 7 % le déficit budgétaire, contre 7,8 % estimé cette année et 13,6 % en 2009. Plus ambitieux que les 7, 6% exigés par le FMI et les autorités européennes au moment de l'octroi en mai dernier de l'aide de 110 milliards d'euros sur trois ans, cet objectif de 7 % souligne la volonté d'Athènes de combattre ses déficits.date limite de remboursementÀ plus long terme, la Grèce pourrait en outre bénéficier d'une extension de la date limite de remboursement des 110 milliards d'euros offert par le FMI et les gouvernements européens. Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a ainsi déclaré dimanche que l'institution pourrait décider d'un tel recul si les Européens l'acceptaient. Une idée rejetée dès lundi par Berlin, bien que le ministre des Finances George Papaconstantinou ait confirmé le même jour négocier une extension. Julien Beauvieux
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