Moins de 10% des Suédois sont désormais favorables à l'euro

La crise de l’euro réduit à néant la volonté des Suédois de rejoindre la monnaie unique. Selon l’agence de statistiques du royaume nordique, SCB, l’euro ne récolterait en cas de référendum que 9,6% d’opinions favorables. 82,3% des Suédois se disent opposés à l’entrée de leur pays dans la zone euro et 8% refusent de se prononcer.Du jamais vu depuis novembre 1997C’est historiquement le plus faible taux d’opinions favorables à la monnaie unique depuis les débuts de cette enquête semestrielle, en novembre 1997. Et c’est aussi la première fois que le taux de Suédois favorables à l’euro passe sous les 10%. Voici encore trois ans, les «pro-euros» dépassaient légèrement les «anti-euros» avec 43%. Mais l’aggravation de la crise de l’euro et l’alourdissement de la facture du sauvetage de la monnaie unique a définitivement ruiné le crédit de l’euro dans le pays.«Non» en 2003En septembre 2003, la Suède avait refusé par référendum son entrée dans la zone euro par 55,9% de «non». Depuis, le pays a connu une forte période de croissance tirée à la fois par des exportations diversifiées et une demande intérieure solide. La Suède a ainsi pu rapidement effacer la forte chute de son PIB en 2009 (-5%), par deux années de croissance très soutenue (+6,6% en 2010 et +3,9% en 2011). La libre évolution de la couronne est considérée par les Suédois comme une des clés de la compétitivité du pays.Montée des eurosceptiquesDepuis 2003, aucun gouvernement ne s’est hasardé à réclamer un nouveau référendum sur l’entrée de l’euro, même si le pays serait largement qualifié à remplir les critères de Maastricht. Depuis 2009, le sentiment pro-européen des Suédois s’est fortement émoussé. Jusqu’alors à l’abri des mouvements populistes anti-européens qui fleurissent depuis plusieurs années dans la Norvège et le Danemark voisins, la Suède a vu monter les «Démocrates suédois» (Sverigedemokraterna) le mouvement national-populiste qui est actuellement donné par les sondages en troisième position avec près de 10% des voix, soit le double de ce qu’il avait récolté lors des élections législatives de 2005. Selon SCB, du reste, le soutien à l’adhésion à l’Union européenne, dont la Suède est membre depuis 1995, est également en forte baisse. A 44,6% d’opinions favorables, il est au plus bas depuis novembre 2006.Evidemment, cette situation n’est pas sans conséquences sur la position très dure du gouvernement conservateur suédois quant aux projets d’intégration européenne, notamment sur l’union bancaire. La crise semble donc avoir éloigné Stockholm, comme Londres, du reste de l’Europe. 
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