L'Italie et l'Espagne ont bien entamé 2011 sur les marchés de dette

La détente des taux des obligations d'Etat des pays « périphériques » s'est poursuivie jeudi. L'Espagne et l'Italie ont à leur tour réussi leur rentrée sur les marchés en réalisant leur première émission de dette à long terme de 2011. Madrid, particulièrement scruté par les marchés depuis le sauvetage de l'Irlande et l'augmentation des tensions sur la dette portugaise, a émis 3 milliards d'euros d'obligations arrivant à maturité en avril 2016 à un taux de 4,54 %. Un taux - c'est sans surprise - en nette hausse par rapport aux 3,57% concédés lors de la dernière adjudication du 4 novembre. Avec plus de 6,3 milliards d'euros demandés, l'opération a cependant enregistré un ratio de couverture de 2,1 en augmentation par rapport à celui de 1,6 observé en novembre. Surtout, le Trésor espagnol a réussi à émettre sa dette à un taux inférieur aux 4,63 % en vigueur sur le marché secondaire au moment de l'opération.Trichet rassure« Les deux adjudications ont été bien accueillies. Le bon résultat de l'opération espagnole a envoyé un message similaire à l'adjudication portugaise de mercredi : la demande est importante, mais au prix de taux élevés », souligne Chiara Cremonesi, stratégiste taux chez UniCredit. « Le résultat satisfaisant de l'adjudication italienne est ressorti en ligne avec nos attentes et avec les précédentes opérations italiennes », ajoute-t-elle. Rome a adjugé 6 milliards d'euros de dette via deux placements de 3 milliards d'obligations arrivant à maturité en 2015 et 2026 à des taux en légère hausse. Sur la ligne d'échéance novembre 2015, le taux a augmenté à 3,67 %, contre 3,24 % lors de la dernière opération du 12 novembre, tandis que le ratio de couverture est resté stable à 1,4. La ligne d'échéance mars 2026 a, elle, été adjugée à un taux de 5,06 %, contre 4,81 % en novembre, le ratio de couverture augmentant légèrement de 1,3 à 1,4. Si elle faisait moins de doute après le succès de l'émission du Portugal, dont le 1,25 milliard d'euros de dette a attiré près de 3,6 milliards de demande, la réussite de ces deux placements a permis aux obligations « périphériques » d'accroître leurs gains hebdomadaires. L'optimisme a aussi été entretenu par les propos de Jean-Claude Trichet (voir ci-dessous), ainsi que par les espoirs d'augmentation du Fonds de stabilité européen de 440 milliards d'euros, suscités par les propos de la chancelière allemande, Angela Merkel, et du Commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn. Evoluant en sens inverse des prix, le taux à 10 ans espagnol cédait 11 points de base en fin d'après-midi, à 5,34 %. Il était encore de 5,50 % lundi matin. Le taux italien se détendait de 7 points, à 4,71 %, soit 12 points de moins que lundi, tandis que le taux portugais baissait pour la quatrième séance consécutive à 6,74 %, soit 40 points de moins que lundi. Les taux grec et irlandais affichaient pour leur part des plongeons de 144 et 74 points sur la semaine, à 11,16 % et 8,30 %.
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