L'emploi des cadres plie mais ne rompt pas

 Ceci aurait pu être pire, bien pire. Selon les dernières prévisions de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) qui a interrogé 11.000 entreprises sur leurs intentions, ce sont entre 162.000 et 178.000 cadres qui pourraient être recrutés cette année. Soit une baisse d'environ 5% par rapport à 2012. Si ces données se vérifient, au regard d'un contexte économique plus que difficile, il s'agirait presque d'une performance. Mais ce phénomène a une explication : la tertiairisation de l'économie s'amplifie, d'où la progressions constante epuis des années des effectifs cadres. D'autant plus que la notion de "cadre" reste très relative. Il s'agit, en fait, des salariés qui cotisent à l'Agirc (caisse de retraite complémentaire, soit environ 3,4 millions de personnes).Autre bémol à ce niveau d'embauches : il ne s'agit pas , bien entendu, de créations nettes mais du nombre de recrutements qui seront réalisés pour diverses raisons soit en CDI, soit en CDD de plus d'un an. Selon l'Apec, cependant, les effectifs cadres nets devraient sans doute progresser cette année dans des proportions identiques à celles de 2012, soit 35.000 cadres de plus. A voir... D'autant plus que, toujours selon l'Apec, 18% des grandes entreprises anticipent une baisse de leurs effectifs de cadres.Les cadres débutants vont avoir du mal à se caserEt tous les cadres ne vont pas être logés cette année à la même enseigne. Les entreprises vont surtout rechercher des cadres confirmés (plus de 5 ans d'expérience), ils pourraient représenter près de 50% des recrutements. Les jeunes cadres (1 à 5 ans d'expérience) pourraient voir aussi leurs embauches progresser (jusqu'à 11%). En revanche, ce sont les débutants (moins d'un an d'expérience) qui vont faire les frais de la crise : leurs embauches devraient fortement se dégrader, dans une fourchette qui oscillerait entre - 10 et -25%...Au niveau sectoriel, les Services devraient recruter entre 110.800 et 124.700 cadres, tirés notamment par les Activités informatiques et Télécommunication, l'Assurance et le secteur Ingénierie et R&D. L'Industrie, sans réelle surprise, accuserait une baisse des embauches de cadres comprises entre 3% et 18%, soit 5.000 embauches de moins qu'en 2012, notamment dans l'Automobile et le Bois-papier-imprimerie. Idem dans la Construction, où la chute des embauches pourrait aller jusqu'à 24%.Jusqu'à 38.000 recrutements d'informaticiensS'agissant des fonctions, les informaticiens seraient toujours les plus courtisés par les entreprises avec une hausse possible des embauches qui pourraient aller jusqu'à 14%. Au total, de 33.500 à 38.000 recrutements d'informaticiens pourraient intervenir. Mais, là aussi, ces données sont à relativiser, étant donné le fort turn over enregistré dans cette fonction. Les métiers "Etude, Recherche & Développement" se maintiendraient à un bon niveau, tout comme ceux liés à une fonction de "Commercial" .  A l'autre bout de l'échelle, deux fonctions accuseraient des baisses très importantes, d'une part la fonction "Finance, comptabilité" (de - 9 à -21%) et, d'autre part, la fonction "Administration, droit, RH" qui verrait les recrutements diminuer de 9 à 28%.Enfin, au niveau géographique, les régions les plus optimistes s'agissant des recrutements de cadres seraient l'Ile-de-France et Midi-Pyrénées, notamment grâce au secteur de l'aéronautique.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.