Banque d'investissement : les américaines font mieux que les européennes

Il y a deux ans, alors que la crise n'était encore qu'américaine, les banques de Wall Street accumulaient les pertes par milliards de dollars. Pendant ce temps, les banques européennes résistaient mieux car elles n'étaient pas ou peu présentes aux Etats-Unis. Aujourd'hui, le mouvement est inverse, comme le montrent les résultats du premier trimestre 2010. Les banques américaines ont affiché des performances commerciales aussi bonnes que celles du premier trimestre 2009 qui était pourtant un point haut en termes d'activités. Les revenus de la banque d'investissement de JP Morgan ont stagné alors que ceux de Bank of America-Merrill Lynch ont même progressé de 8,8%. Le géant Goldman Sachs, avant ses déboires judiciaires, a réussi l'exploit d'augmenter ses revenus de 43% à plus de 10 milliards de dollars, uniquement dans ses activités de marché. Ces résultats tranchent avec les chutes de 20% à 30% de la plupart des banques européennes comme Credit Suisse, Barclays, Société Généralecute; Générale ou BNP Paribas. Seule Deutsche Bank, très implanté outre-Atlantique, échappe à la règle. Deux raisons à cela. D'abord, l'aspect conjoncturel fort. « Les Etats-Unis sont dans une tendance positive. Quant à l'Europe, on sent un frémissement au-delà des inquiétudes actuelles. Ce décalage dans le temps explique que les revenus des banques américaines ont été meilleurs au premier trimestre que ceux des banques européennes », expliquait la semaine passée Frédéric Oudéa, le PDG de la Société Généralecute; Générale dans « La Tribune ».quasiment en monopoleLes banques de Wall Street bénéficient aussi d'une situation de marché inédite. Depuis plus d'un an, elles sont trois à occuper le marché américain. Goldman a gardé son statut de leader face à Morgan Stanley qui commence seulement à retrouver des résultats solides. JP Morgan et Bank of America ont largement profité d'un effet de taille grâce à leurs acquisitions de Bear Stearns et de Merrill Lynch alors que Citigroup aussi ne relève la tête que depuis quelques mois. « Ces trois banques américaines sont quasiment en situation de monopole sur leur marché », explique un banquier français. L'effet volume se double aussi d'un effet prix. « Elles fixent leurs marges qui sont déjà traditionnellement élevées », ajoute-t-il. Pour les émissions obligataires, foyer principal des revenus des banques depuis un an, les banques américaines ont toujours pratiqué des commissions environ deux fois supérieures à celles des européennes. Matthieu Pechberty
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