Les magasins du quartier Haussmann toujours privés d'ouverture le dimanche

C'est un coup dur pour les Galeries Lafayette et le Printemps. A la veille de l'ouverture de la saison touristique à Paris, les grands magasins du boulevard Haussmann, que fréquentent la plupart des 27 millions de touristes de passage chaque année dans la capitale, n'ont toujours pas le droit d'ouvrir leur magasin le dimanche. Et manifestement aucun espoir n'est en vue. « Le dossier et le calendrier devraient être évoqués lors du prochain Conseil de Paris, les 7 et 8 juin », indique l'Hôtel de Ville. Mais une éventuelle autorisation pour cet été ne peut être espérée. « De toutes les façons, il nous faut au moins trois mois pour mettre en place un tel dispositif », a confié mardi le PDG des grands magasins du groupe Galeries Lafayette, Paul Delaoutre lors d'une rencontre avec la presse. La demande de classement en zone touristique du quartier Haussmann a été déposée auprès de la Ville de Paris en novembre par son association de commerçants, le Comité Haussmann. Ce classement permettrait aux commerçants d'une petite partie de ce quartier d'ouvrir leurs magasins le dimanche, conformément à la loi Maillé adoptée en août 2009. A l'instar de sept zones touristiques à Paris, dont les Champs-Elysées, Louvre-Rivoli, la rue des Francs-Bourgeois et le viaduc des Arts. « gentleman agreement »Depuis novembre, les grands magasins n'ont pas ménagé leur peine. « Les Galeries Lafayette viennent de signer un accord national avec tous les syndicats au sujet de l'ouverture de magasins le dimanche », indique Paul Delaoutre. Et face au Maire de Paris, Bertrand Delanoë, oppposé à l'ouverture des magasins le dimanche, le Comité Haussmann a partout plaidé sa cause.Il a ainsi participé aux tables rondes organisées en janvier et février 2010 par l'adjointe de Bertrand Delanoë, chargée du Commerce, Lyne Cohen-Solal. Notamment pour y rappeler combien cette possibilité créérait des emplois. « Elle offrirait l'opportunité d'augmenter le chiffre d'affaires de 5 à 7 %, soit 150 millions d'euros supplémentaires [...]. Cette augmentation permettrait le recrutement additionnel de plus de 600 personnes en contrat à durée indéterminée », ont plaidé les Galeries Lafayette, à en lire le document de travail édité par la Ville de Paris que « La Tribune » a obtenu. Depuis, un « gentleman agreement » a été de rigueur. Par diplomatie, le Comité Haussmann n'a pas remis le sujet sur le tapis alors que, fin mars, la campagne des élections régionales battait son plein. Puis, le 9 avril, rares sont ceux à avoir réagi à la publication officielle de la synthèse des tables rondes organisées par Lyne Cohen-Solal. Tous les arguments y étaient, y compris environnementaux. « L'ouverture le dimanche est consommatrice d'énergies et in fine créatrice de pollution », rapporte par exemple ce document de travail.Dans la foulée, les élus UMP du Conseil de Paris en ont dénoncé l'orientation. Le président du groupe UMP du Conseil de Paris Jean-François Lamour a regretté que « cette synthèse soit visiblement défavorable à toute extension ». « Paris mérite une extension limitée et justifiée des zones touristiques », a-t-il plaidé. L'approche de l'été pourrait-elle relancer ce dossier ? « Cela aboutira, un jour », veut croire Paul Delaoutre.
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