La cession du Parisien se précise

Les salariés du groupe Le Parisien devraient en savoir un peu plus sur leur sort mercredi 16 juin. Un comité d'entreprise extraordinaire est en effet convoqué ce jour-là, avec au programme, la « présentation de l'étude stratégique sur les actifs du groupe » commandée par le groupe Amaury à la banque Rothschild, a-t-on appris vendredi. Un comité de groupe extraordinaire était également convoqué vendredi après-midi. Outre le journal « Le Parisien », le groupe Amaury détient « L'Équipe » et la société ASO (Amaury Sport Organisation) qui organise notamment Le Tour de France, le Dakar ou la Vuelta.Amaury a créé la surprise le 7 juin dernier en indiquant avoir mandaté la banque Rothschild pour réfléchir à l'avenir du « Parisien » et de son édition nationale « Aujourd'hui en France ». Le groupe de presse familial indépendant s'est refusé à commenter l'information de « La Lettre de l'Expansion » selon laquelle, c'est tout simplement une vente du quotidien qui est programmée. La direction se devant de donner la primeur de l'information aux représentants du personnel, un projet cession ne peut être annoncé que lors d'un CE. Opération complexeSi elle se concrétise, la vente du « Parisien » s'annonce d'ores et déjà complexe, au point qu'un cadre l'estime « irréalisable ». Le périmètre de la vente va nécessiter un savant détricotage, de nombreux services transversaux comme la régie publicitaire, les services informatiques, travaillant aussi bien pour « Le Parisien » que pour « L'Équipe » ou d'autres pôles du groupe Amaury. Idem pour les six imprimeries du « Parisien » dont certaines impriment aussi le quotidien sportif. Ces imprimeries seraient juste à l'équilibre financier avec les deux quotidiens comme clients. En retirer un provoquerait un problème économique. Enfin quid du siège social du « Parisien » à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) ? « Le Parisien » n'est en effet pas propriétaire de ce terrain de près de 5 hectares situé aux portes de Paris, il le loue à une société immobilière propriété d'Amaury. Marie-Odile Amaury, propriétaire du groupe, ne croit plus en la presse écrite. Son bureau est d'ailleurs à Boulogne où le groupe Amaury abrite désormais son siège, « L'Équipe » et sa nouvelle filiale de jeux en ligne Sajoo.fr. Pour la veuve de Philippe Amaury, tout comme pour sa fille Aurore (35 ans) et son fils Jean-Étienne (33 ans), l'avenir du groupe est dans le sport et les paris en ligne. Et la priorité est à la rentabilité. Or « Le Parisien » qui semblait insensible à la crise économique, n'a pas été épargné en 2009. « Le Parisien » et « Aujourd'hui en France » affichaient en 2009 une diffusion France payée de 488.553 exemplaires, en recul de 4,7 % (OJD). La direction a tenté de réduire les effectifs en début d'année mais face à la pression des salariés, elle a fait marche arrière. Une pilule que n'a pas avalée Marie-Odile Amaury, et qui l'a décidée à se séparer du titre.À peine en vente, les noms de grands groupes circulent pour racheter « Le Parisien », de l'allemand Springer au français Bolloréeacute;. Mais pas celui de Lagardèrerave;re, pourtant propriétaire de 25 % d'Amaury, et qui aujourd'hui veut récupérer sa mise.
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