Les plans d'Air France pour le moyen-courrier et le fret

AérienRestructuration du modèle moyen-courrier et de la branche du fret, tout doit être bouclé chez Air France pour le conseil d'administration stratégique du 23 octobre. Il s'agira de valider les choix pour redresser les comptes de ces deux activités fortement secouées par la crise. Sur le moyen-courrier, où les passagers privilégient les prix plus attractifs des compagnies à bas coûts et du TGV, cela passe par des tarifs plus bas (quitte à rogner sur le service) en s'appuyant sur des coûts moins élevés.Sur le plan de l'exploitation, Air France va, selon des sources internes, retirer de sa flotte quatre appareils moyen-courriers cet hiver ? avec un recentrage sur l'alimentation du hub de Roissy. Cela permettra, non pas de tailler dans le réseau qui sera peu ou prou conservé, mais de réduire la fréquence des vols (neuf destinations seront notamment très fortement touchées). Les horaires des vols seront modifiés. Sur certaines lignes, ils seront condensés dans la journée, avec arrêt du vol du matin et du soir pour éviter les frais des équipages en découché. Le temps de correspondance à Roissy pourrait être légèrement allongé.renforcer les e-servicesEn termes de services, la classe affaires ne sera pas supprimée. Mais sa taille sera réduite en raison de la baisse de trafic qui l'affecte. Et son concept revisité. L'idée est d'offrir les tarifs les plus bas possibles et de proposer en parallèle toute une série de services ? aujourd'hui inclus dans le prix du billet ? sous forme d'option payante (si on veut un billet remboursable, un repas à bord? par exemple, mais le curseur sur ce qui doit être en option ou pas n'est pas fixé). Ce système vaudra aussi pour la classe économique et, si elle est créée, pour la nouvelle classe intermédiaire entre la Business et l'Eco (comme cela va être le cas en long-courrier) aujourd'hui à l'étude. Par ailleurs, la direction veut appuyer sur l'accélérateur dans les e-services (enregistrement sur Internet, téléphone portable?), ce qui risque d'entraîner des sureffectifs dans les personnels d'escales. Car, au-delà du « pricing et du marketing », la direction veut ouvrir les discussions avec les syndicats sur des mesures structurelles d'amélioration de la productivité. Pour les hôtesses et stewards, la réflexion porte sur la baisse des compositions d'équipage au minimum réglementaire sur les A319 et A321, les deux types d'avions qui n'y sont pas encore passés. Pour les pilotes, sur une remise en cause des règles de travail.baisse de capacitéPour le fret, qui subit des baisses de 40 % du chiffre d'affaires à cause de l'effondrement des échanges commerciaux, les grandes lignes du plan de restructuration ont été dessinées jeudi lors d'une convention sur le sujet. Ce plan prévoit une baisse de capacité de la flotte tout cargo avec le retrait, cet hiver, de deux avions tant à Roissy qu'à Amsterdam (il y en aura donc cinq basés à Paris par Air France et neuf pour KLM et sa filiale Martinair). À l'inverse, la direction veut pousser le transport dans les soutes des avions passagers, dont les coûts seraient 30 % inférieurs. Les soutes, dont le poids ne cesse de progresser depuis quatre ans, devraient ainsi transporter les deux tiers des marchandises du groupe contre 40 % l'an dernier. La direction veut aussi mettre fin à la concurrence entre les trois compagnies du groupe. Ainsi, il n'y aura plus aucune ligne assurée par les trois, et celles opérées en doublon seront réduites à la portion congrue. Cette réorganisation s'accompagne enfin d'une hausse des prix de 20 % à 30 % à partir du 1er octobre. Une stratégie imitée par Delta, Japan Airlines et Lufthansa. nLa restructuration doit permettre de redresser les comptes des deux activités secouées par la crise.
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