L'éditorial de Muriel Motte

Le voile se lève peu à peu sur le paysage bancaire de demain. Le secteur sera mieux capitalisé?: le ratio qui fera foi sera celui des fonds propres « durs », qui ne comportent que les actions émises par les banques et les résultats qu'elles mettront en réserve. Il sera aussi plus capitalisé?: le niveau de ces fonds propres « sains » va être porté de 2 % à 4,5 % du bilan, et à 7 % si l'on tient compte d'un coussin (obligatoire) de sécurité. Les intéressées ronchonnent mais la Bourse est soulagée?: les normes sont plus strictes qu'hier, mais moins que redouté. En revanche, il est trop tôt pour évaluer les conséquences de ces changements. Quel sera l'impact de Bâle 3 sur le rôle du secteur bancaire dans le financement de l'économie?? Depuis des mois, le patronat européen tire la sonnette d'alarme sur la contraction probable de l'offre de crédit, et son impact négatif sur l'activité. Le comble serait que Bâle 3 pousse les entreprises à se détourner de banques demain plus solides, mais plus chères, pour aller chercher des fonds sur des marchés qui le sont moins. Les régulateurs ont suffisamment brocardé les excès de la désintermédiation à l'américaine et la myopie des agences de notation pour qu'on ne les soupçonne pas de vouloir jeter les PME dans la jungle des produits structurés. Mais lorsque le président du Comité de Bâle chiffre à « des centaines de milliards » d'euros les nouveaux besoins en fonds propres des banques, il laisse entendre que l'addition sera payée par les actionnaires ou les clients. Et jusqu'à présent, les banques ont plutôt ménagé les premiers. [email protected]
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