Paris, 2001. Alors que le marché de la photo s'apprête à connaître des années d'euphorie, que nombre de photographes tirent leurs images en grand format et abusent de mises en scène sophistiquées au nom de « l'ââââârt », un professeur de dessin fraîchement débarqué de Marrakech fait sensation à la galerie Vu. C'est que les photos de Hicham Benohoud, au noir et blanc rigoureux, réalisées avec trois bouts de ficelle, ne ressemblent à rien de connu. L'homme y fait poser ses élèves dans leur salle de classe. Les uns ont le corps pris dans du papier kraft, les autres dans du ruban adhésif, sous un éclairage blafard. Chose étrange, chaque gamin se prête au jeu, sans poser de question. Parce qu'il ne viendrait à l'idée de personne de remettre en cause la parole du maître. Depuis, le travail de Hicham Benohoud continue d'interroger l'identité des uns et des autres, de creuser l'idée de soumission, de remettre en cause les préceptes établis de la société marocaine dans des images (dont une série d'autoportraits) plus radicales encore, nécessaires. Salutaires. Hicham Benohoud est représenté par la galerie Vu à Paris où il expose du 13 novembre au 9 janvier 2009. www.galerievu.com

latribune.fr

14 Nov 2009, 1:47

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