Paris ferraille avec la Commission européenne pour des quotas de pêche moins restrictifs

Tous les éléments du drame annuel autour de la distribution des droits de pêche sont réunis depuis lundi à Bruxelles. C'est presque une tradition de l'Avent. Comme chaque année, les ministres de la pêche européens, dont le Français Bruno Le Maire, doivent dresser d'ici ce mardi soir la feuille de route des pêcheries française, danoise, irlandaise, espagnole... Comme chaque année, la commissaire européenne Maria Damanaki leur a fait des propositions qu'ils jugeront trop restrictives. Comme chaque année, les organisations écologistes appelleront celle-ci à ne pas céder... Fidèle à son goût des happenings, Greenpeace avait monté lundi devant le Conseil des ministres un faux chalutier grandeur (presque) nature symbolisant la « surpêche » et « l'utilisation de grandes flottes destructrices ».Les pêcheurs ne voient évidemment pas les choses du même oeil. Venus de toutes les régions côtières européennes, de la Scandinavie aux îles méditerranéennes, ils étaient à Bruxelles pour suivre au plus près la négociation. « Cette année, nous sommes relativement moins inquiets sur les TAC [les taux de capture autorisés], mais la réduction de l'effort de pêche est disproportionné », explique Pierre-Georges Dachicourt, le président du Comité national des pêches. Bruxelles doit réduire encore cette année le nombre de jours de mer autorisé par bâteau, de « 15 % à 18 % » pour les pêches les plus protégées, comme le cabillaud. Fermeté Le gouvernement est pris en tenaille entre les intérêts de ses pêcheurs, d'un côté, et l'impératif de préservation de la ressource, de l'autre. Et il ne fait pas la même interprétation que la Commission des avis rendus par le comité scientifique chargé de surveiller l'évolution des stocks des différences espèces. « On ne comprendrait pas que l'on ait des taux de capture autorisés inférieurs à ce que proposent les scientifiques », indique Bruno Le Maire. Et le ministre d'ironiser : « je ne suis pas au fond de la mer à compter les poissons, pas plus que la Commission, il faut s'en tenir aux avis scientifiques ».Maria Damanaki veut se montrer ferme pour cette première négociation de son mandat. Elle propose une baisse de 10 % des quotas de pêche par rapport à 2009. À long terme, la préservation de la ressource est la condition au maintien des pêcheries. « On ne négocie pas avec la nature », dit-elle.Florence Autret, à Bruxelle
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