Le directeur commercial d'Airbus, John Leahy, l'assure. Les premières prises de commandes d'Airbus A320 remotorisé, lancé le 1er décembre pour une mise en service en 2016, sont pour bientôt, en 2011. Le super-vendeur d'Airbus table en effet « sur plusieurs centaines de commandes » prochainement, a-t-il indiqué, ce lundi à Toulouse, lors de la présentation d'Airbus des perspectives à vingt ans du marché aéronautique. Celles-ci confortent l'avionneur dans sa stratégie. Les avions moyen-courriers de type A320 ou Boeing 737 de 110 à 220 sièges vont représenter près de 70 % des quelque 26.000 avions neufs qui devraient être livrés d'ici à 2029, soit près de 18.000 appareils. Soit 40 % des 3.200 milliards de dollars en valeur.« Augmentation de l'emploi »Le constructeur européen espère vendre 4.000 exemplaires de son A320 NEO (New Engine Offer). Cet appareil en option, qui est proposé aux compagnies aériennes, apporte des économies de carburant de 15 % (nouveau moteur et sharklets, une courbure à l'extrémité des ailes) en contrepartie d'une hausse de 10 % du prix. De quoi contrer l'arrivée des nouveaux concurrents sur ce marché. Le chinois Comac, le russe Irkut, le canadien Bombardier et peut-être demain le brésilien Embraer rêvent tous de casser le duopole de l'A320 et du B737 (avec des appareils prévus en 2016 pour le C919 chinois, par exemple).Peu de chances à court terme. Il leur faudra des années pour se hisser au niveau d'Airbus et de Boeing. « Airbus a été lancé il y a une quarantaine d'années, mais plus de 80 % de nos ventes ont été réalisées au cours des quinze dernières », rappelle John Leahy. L'absence de famille d'avions, très demandée par les grandes compagnies aériennes, pour au moins deux décennies constitue notamment un handicap pour ces nouveaux constructeurs. « Avec l'A320 NEO, nous ambitionnons de posséder au moins 50 % du marché des appareils monocouloirs malgré l'émergence de nouveaux acteurs », explique le vice-président d'Airbus en charge de la stratégie et des futurs programmes, Christian Scherer, qui « ne fait pas d'hypothèses agressives sur les parts de marché que pourront ravir ces nouveaux concurrents ».De quoi donner des perspectives favorables aux salariés d'Airbus. « Il y aura une stabilité, voire une augmentation de l'emploi en Europe », indique Christian Scherer. Les cadences vont atteindre en effet des niveaux record. Alors qu'elles vont d'ici peu passer de 34 à 36 A320 construits par mois, elles devraient monter à 40 en 2012, un rythme qui sera au moins maintenu sur la durée de vie de l'A320 jusqu'à l'horizon 2025. Fabrice Gliszczynski, à Toulouse

latribune.fr

14 Déc 2010, 11:44

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