Affaire Findus : sur la piste de la viande de cheval suspecte

Qui a vendu la fameuse viande de cheval pour du boeuf? A quelques heures de l\'annonce des résultats de l\'enquête de la DGCRF (Direction générale dela concurrence, de la consommation la répression des fraudes), de nouveaux éléments ont été avancés par plusieurs journaux européens. De quoi remonter quelques pistes.La transaction entre l\'entreprise française Spanghero et le trader chypriote DraapSelon le Parisien, l\'entreprise française Spanghero aurait acheté 42 tonnes de viande de cheval au trader chypriote Draap Trading Ltd. Pour étayer cette affirmation, le quotidien dit avoir pu consulter une facture obtenue de la part les autorités roumaines. Sur ce document, il serait indiqué un code international \"0205 0080\" qui signifierait \"viande de cheval congelée\".Pour rappel, selon les premiers éléments de l\'enquête menée par la DGCRF, la fameuse viande de cheval retrouvée dans des lasagnes et d\'autres plats cuisinés vendus par Findus, Picard et sept autres distributeurs dans plusieurs pays européens provient de Roumanie. Un trader situé au Pays-Bas l\'aurait commandé pour un autre trader, qui, lui est situé à Chypre. Celui-ci a ensuite vendu ce \"minerai\" (des bas morceaux de viande hachés et congelés) à Spanghero qui a fourni une autre entreprise française, Comigel, chargée de le transformer. Son usine luxembourgeoise, appartenant au groupe Poujol, a ensuite alimenté les différents distributeurs impliqués. Donc, si l\'on en croit les informations du Parisien, au moment de la transaction entre le courtier chypriote et Spanghero, le fait que ce minerai contenait non pas du boeuf mais du cheval était connu. Reste à savoir par qui.Au Parisien, un représentant de l\'entreprise a déclaré qu\'elle n\'avait \"jamais reçu de factures de Draap Trading relatives à de la viande de cheval\" et qu\'il ne \"s\'explique pas le document cité\". Le 11 février, l\'entrepise avait annoncé avoir porté plainte contre X pour tromperie. \"Nous n\'avons pas acheté ni vendu de la viande de cheval\", avait en outre affirmé à l\'AFP le 9 février le patron de l\'entreprise située à Castelnaudary dans l\'Aude.Le passé du patron de DraapDe son côté, l\'intermédiaire chypriote, Draap, fait l\'objet d\'interrogations. Son nom n\'a pas été cité dans les communiqués de la Direction générale de la répression des fraudes, mais son directeur affirme bien avoir entrenu des relations commerciales avec le français Spanghero. L\'entreprise est enregistrée à Chypre et détenue par une holding baptisée Hermes Guardian située dans les îles Vierges britanniques et dirigée depuis la région d\'Anvers par Jan Fasen, un entrepreneur belge. Ce même Jan Fasen a déjà été condamné par le passé pour des faits similaires en janvier 2012, selon la chaîne de télévision néerlandaise NOS  et le Financial Times. La cour de justice de la ville de Breda, aux Pays-Bas, l\'ont condamné à 9 mois de prison dont trois ferme pour avoir remplacé des étiquettes. Il s\'agissait de viande de cheval achetée en Amérique du Sud et revendu comme s\'il s\'agissait de boeuf allemand. Cette viande a ensuite été commercialisée en France sous le nom de \"boeuf halal\". La presse néerlandaise évoque aussi le nom de Hans Windmeijer, qui dirige une autre entreprise spécialisée dans le négoce de viande: Meat Trading BV. Selon De Telegraaf, Hans Windmeijera, lui aussi été condamné à Breda, pour les mêmes faits que Jan Fasen et serait injoignable depuis mardi.Jan Fasen a accordé une interview au Guardian dans laquelle il confirme avoir acheté de la viande de cheval dans des abattoirs roumains. \"J\'étais sûr à 100% que j\'achetais du cheval. Nous l\'avons vendu à Spanghero en France ainsi qu\'à d\'autres client en Belgique et en Hollande. Tout à été vendu comme du cheval. Il n\'y a pas de doute sur cette question. Quelqu\'un a fait une erreur et ce n\'est certainement pas nous\".Une enquête suivie de près par l\'UECe jeudi encore, de nouveaux cas ont été signalés en Allemagne où les supermarchés Real (316 magasins) ont détecté la présence de viande de cheval dans des produits à bas prix dans des produits dont les étiquettes ne mentionnent pas la présence de cette viande. Dans ce contexte, les résultats de l\'enquête menée par la DGCRF sont particulièrement attendus, notamment à Bruxelles. L\'Union européenne a indiqué avoir lancé une campagne de vérification à grande échelle avec des tests ADN et une réunion doit avoir lieu vendredi pour prendre de nouvelles mesures.________Pour en savoir plus>> DIAPORAMA 10 exemples qui ont fait mal à la filière agroalimentaire
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