Or : la fin d'une décennie...en or

2013 sera-t-elle la dernière année du cycle haussier de l\'or ? C\'est l\'idée qui commence à se répandre dans les milieux financiers. Ainsi, un rapport des analystes de la Société Générale envoyé à ses clients il y a deux semaines était titré : \"La ruée vers l\'or est finie.\" Le métal jaune, dont le prix a plus que quintuplé en 12 ans, a mal débuté 2013 : depuis le 1er janvier sa valeur s\'est dépréciée de 6% et de 15% depuis le dernier pic, à 1800 dollars du début octobre 2012, pour évoluer au-dessus des 1600 dollars l\'once (31,1 grammes).Le signal de SorosDéjà, à la fin de l\'année dernière, Georges Soros avait envoyé un signal en vendant 55% du volume d\'or qu\'il détenait dans SPDR Gold Trust, le plus important ETP (Exchange Traded Products, ces véhicules financiers qui permettent d\'acheter des matières premières cotées sans avoir à les stocker) de métal jaune, et qui était valorisé à 97 millions de dollars. Cela ressemblait fortement à un arbitrage en faveur d\'autres actifs devenus plus attractifs.Depuis, l\'idée qu\'un sommet avait été atteint a prospéré. Ainsi, selon les données compilées par l\'agence Bloomberg, 106,2 tonnes d\'or (soit une valeur de 5,4 milliards de dollars) ont été vendues en février via les ETP. Et depuis, c\'est plus de 26 tonnes supplémentaires qui ont été cédées. Quant aux hedge funds très présents sur les marchés à terme de l\'or, leurs positions « longues » (acheteuses) ont fortement diminué.Certes, la part des investisseurs dans la demande d\'or sous formes de produits financiers reste modeste - 9% en moyenne sur la période 2008-2012 -, mais c\'est quand même elle qui a favorisé sa hausse. Au dernier trimestre 2012, cette part était tombée à 6%.Les Banques centrale achètentLa dégringolade des prix n\'est néanmoins pas pôur demain. \"Les retraits dans les ETP va s\'arrêter. Et les deux facteurs importants pour l\'or sont les les taux d\'intérêt réels et la liquidité mondiale. Cette dernière continue à augmenter, déjà de 1,8% cette cette année\", argumente Walter de Wet, analyste la Standard Bank.Par ailleurs, ce retrait des investisseurs est compensé par les achats des Banques centrales à travers le monde, qui cherchent à diversifier leurs réserves de change. Ainsi, si leur part dans la demande mondiale n\'était que de 4% en moyenne entre 2008 et 2012, elle atteint significativement 12% au dernier trimestre 2012. Selon le Conseil mondial de l\'or (WGC), elles ont augmenté leurs stocks de 534,6 tonnes, ce qui représente le plus important volume annuel acheté par ces institutions depuis 1964. Selon la banque Barclays, elles devraient enocre acquérir 300 tonnes en 2013 et 300 tonnes en 2014.En conséquence, de quoi l\'or pourrait donc pâtir ? Du changement de conjoncture mondiale. La hausse des taux réels, une appréciation du dollar et une hausse des marchés actions (Wall Street a récemment battu un record historique), composeraient, selon les analystes de SG, « un mauvais cocktail tandis que l\'inflation reste faible ». L\'or est en effet réputé être protecteur contre la dépréciation de la monnaie . En outre, comme il est coté en dollars, les investisseurs détenteurs d\'autres devises obtiennent mécaniquement plus de métal jaune quand le billet vert se déprécie .Credit Suisse et Barclays partagent le diagnostic de la banque française. Elles remarquent notamment que les hedge funds n\'ont jamais été aussi optimistes depuis 2007 - avant la crise financière - sur les perspectives d\'une reprise de l\'économie et un resserrement de la politique monétaire.L\'or a bénéficié des politiques monétaires accommodantesLe prix de l\'or a en effet plus que doublé après que l\'ensemble des banques centrales, Fed en tête, a commencé à acheter à partir de décembre 2008 plus de 3.500 milliards de dollars de dettes pour répondre à la crise et relancer la machine économique. Ce début de retrait des investisseurs du maché de l\'or ne va pas être sans conséquence sur le secteur minier aurifère. Les compagnies, notamment les juniors, pourraient avoir de plus en plus de difficultés à convaincre les investisseurs d\'acheter leurs actions pour financer leurs extractions dont les coûts de production ont fortement augmenté. Il y a non seulelement le coût du capital mais les nouveaux sites à exploiter nécessitent de creuser de plus en plus profond dans des environnements inhospitaliers.Le retour du \"hedging\"2.700 tonnes de minerai d\'or sont extraites en moyenne chaque année. Les compagnies, pour se financer, vendent par anticipation leur future production. Ce \"hedging\" avait partiellement disparu ces dernières années. Or, Barclays prévoit que ces volumes devraient augmenter : de 20 tonnes cette année, de 35 tonnes en 2014. Cette hausse signale que les mineurs préfèrent assurer la vente de leur future production à un prix inférieur à celui du marché plutôt qu\'au comptant. Cette volonté de sécurisation de l\'offre de production indique également que l\'avenir s\'annonce plus incertain pour les producteurs. Il est vrai qu\'en 2001, le prix moyen de l\'once était de 279 dollars tandis qu\'il s\'établissait à 1.675 dollars en 2012. Et l\'exploitation d\'une mine prend du temps....>> Pour aller plus loin, retrouvez les cours des matières premières sur notre espace Bourse 
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