La Bourse de Tokyo tremble comme au pire de la crise financière

La violente onde de choc du séisme qui a frappé vendredi le nord-est de l'archipel s'est ressentie jusque sur les écrans de contrôle des traders de Kabuto-Chô. Lundi, la Bourse de Tokyo a brutalement décroché dès l'ouverture, pour finalement connaître sa pire séance depuis la tempête économico-financière ayant suivi la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008. Ainsi, l'indice Nikkei 225 a-t-il clôturé sur une chute de 6,18 %, la plus forte en deux ans et trois mois - le 2 décembre 2008, il avait dégringolé de 6,35 %. Dans le même temps, le Topix, regroupant les 1.666 plus grosses capitalisations nippones, a dévissé de 7,49 %, une première depuis le 8 octobre 2008. Et cela, selon les agences, dans des volumes d'échanges historiques : 4,88 milliards de titres ont été traités sur le premier marché du compartiment des actions. Soit 2,5 fois les niveaux habituellement constatés.Seuls les acteurs du secteur de la construction, comme Kajima, Taiheiyo Cement ou encore Tasei, dont certains ont vu leur valeur grimper jusqu'à 22 %, ont échappé à la nasse. Pour les autres, la sanction a été lourde. À commencer par Tokyo Electric Power, le malheureux exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima qui, avec une baisse de 23,57 % sur la journée, a fait lundi figure de lanterne rouge du Nikkei 225. Plus globalement, même si la banque centrale japonaise tente de calmer les esprits en annonçant un doublement du montant de son programme de rachats d'actifs, les craintes semblent se cristalliser sur l'ampleur des conséquences économiques de la catastrophe. Les équipes de JP Morgan AM chiffrent l'impact entre 0,3 et 1,3 % du PIB. À titre de comparaison, Aurel BGC rappelle dans une note que le tremblement de terre de Kobe, en 1995, avait causé « 10.000 milliards de yens de dommages (120 milliards d'euros au taux de change actuel), soit 2,5 % du PIB japonais ».Faut-il pour autant craindre une rechute du Nikkei 225 vers ses plus-bas du 10 mars 2009, à 7.054,98 points ? C'est loin d'être sûr, sauf si de nouvelles répliques sismiques plongeaient le pays dans le chaos absolu. Shun Maruyama, stratégiste chez Credit Suisse, a bien revu à la baisse ses anticipations sur la Bourse de Tokyo, mais il voit tout de même le Nikkei 225 à 11.000 points (contre 9.620,49 points) en fin d'année, après une incursion de l'indice vers les 9.000 points d'ici à la fin du mois de mars. De leur côté, les analystes de Nomura estiment que la correction boursière qui avait suivi le séisme de Kobe (? 25 % en cinq mois) s'expliquait surtout par des niveaux de valorisation élevés. D'ailleurs, l'indice Topix avait effacé ses pertes dès le mois de décembre 1995. Fabio Marquetty
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