L'extension du fonds européen de stabilité soulage les taux

« Surprise, surprise. » « Au-delà des espérances » : économistes et stratégistes ont été agréablement surpris par l'issue du sommet des chefs d'État et de gouvernement des Dix-Sept, vendredi dernier. Actuellement de 250 milliards d'euros, la capacité financière du fonds européen de stabilité financière (FESF) a été portée à 440 milliards d'euros et le mécanisme permanent, qui prendra le relais du fonds en 2013, sera doté de 500 milliards d'euros. De plus, le fonds pourra intervenir sur le marché primaire pour acheter des obligations d'État, sous conditions. De quoi soulager le marché obligataire. Alors que l'euro a touché le seuil de 1,40 dollar, les taux des dettes des États périphériques de la zone euro, sous haute tension la semaine passée encore après que Moody's eut dégradé coup sur coup les notes de la Grèce et de l'Espagne, se sont nettement détendus. Le taux des emprunts à deux ans grecs a reflué de 70 points de base, pour revenir à 16,40 %. Le taux à dix ans hellénique s'est détendu de 40 points de base, à 12,43 %, et ses équivalents portugais et espagnols de 16 points. « Les marchés espéraient pour les semaines à venir une extension du fonds européen de stabilité et davantage de détails sur l'après 2013. Ils ne pensaient pas avoir autant et aussi rapidement, commente Philippe-Henri Burlisson, directeur des gestions fondamentales chez Groupama AM. Que les responsables politiques parviennent ainsi à s'entendre, c'est en soi une bonne surprise. » « Un cap »Les taux irlandais ont mis plus de temps à réagir. Car, à la différence d'Athènes qui a vu le taux de son prêt réduit de 100 points de base et sa maturité allongée, Dublin n'a encore rien obtenu. Les conditions de son sauvetage ont été renvoyées au sommet des 24 et 25 mars. En fin de journée, toutefois, le 10 ans irlandais se détendait de 16 points. La suite ? « Les décisions prises ce week-end ont envoyé un cap au marché, une limite à la prime de risque exigée sur les dettes des États périphériques », estime Philippe-Henri Burlisson. Mais la volatilité devrait rester de mise. « Les intervenants ont encore besoin de clarifications pour imprimer une vraie conviction quant à la détente des primes de risque, en particulier sur la question primordiale des achats du fonds sur le marché secondaire, à la place de la Banque centrale européenne ». Ou la possibilité pour le FESF de financer les rachats de dette par les États en difficulté. Jean-Claude Trichet souhaiterait en effet que le FESF vienne prendre le relais des rachats de la BCE, et se porte acquéreur de son portefeuille. Point sur lequel les Dix-Sept n'ont pour l'heure pas cédé.
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