Le groupe Auchan maintient le cap sur l'international

Auchan fait preuve de prudence. L'exercice 2009 l'y incite. « L'environnement de l'an dernier a été défavorable, presque adverse », a jugé hier Xavier de Mézerac, directeur financier du groupe Auchan, en présentant à la presse des résultats du groupe nordiste. L'exercice 2009 du distributeur présent dans 13 pays a été marqué par une « très légère progression de ses revenus », à 39,7 milliards d'euros, soit 0,5 % de plus qu'en 2009, malgré l'ouverture de 47 hypermarchés dans le monde. Sa rentabilité, elle, s'est érodée. Son résultat d'exploitation a fléchi de 0,8 %, à 1,3 milliard d'euros. Et, en raison de provisions pour dépréciations d'actifs en Ukraine, le résultat net du groupe a reculé de 6,5 %, à 696 millions d'euros. Pour 2010, l'heure n'est pas à l'optimisme débridé, à lire le rapport d'activité du groupe détenu par l'Association familiale Mulliez et ses salariés (à hauteur de 12,3 % du capital). « Nous savons que 2010 restera une année difficile et incertaine », y écrit Vianney Mulliez, le président du Conseil de surveillance. Comme ses concurrents, Carrefour et Casino, le groupe refuse de chiffrer ses perspectives de croissance. Et il conserve un pied sur le frein. Groupe Auchan dont les investissements ont été comprimés de 27,8 %, à 1,53 milliard d'euros, avait déjà réduit son allure. Il la conservera en 2010, en dépensant à peine plus que voilà trois ans...Relancer les ventes en FranceMais, en fait, Auchan maintient un haut niveau d'expansion. A l'inverse de Carrefour dont la conquête du monde n'est plus guère de mise, le nordiste compte ouvrir environ 60 hypermarchés cette année, soit une douzaine de plus qu'en 2009. Auchan poursuit son expansion dans les pays qu'il juge porteurs depuis des lustres. Pionnier de la distribution en Russie, il inaugurera six hypermarchés dans ce pays et une quinzaine de supermarchés Atak en 2010. Le groupe nordiste pousse aussi ses pions en Chine, continent où il est présent depuis dix ans. Il y programme l'ouverture d'une vingtaine de magasins, dont 6 sous son enseigne et le solde sous celle de son partenaire RT Mart. « Mais ce serait une idée fausse de croire que nous n'investissons que dans ces pays », fait valoir Xavier de Méazerac. Près de 40 % de ses investissements seront destinés à la France (47,5 % du chiffre d'affaires). Notamment pour y relancer les ventes. Dans l'Hexagone, le groupe a certes mieux résisté à la crise que ses concurrents de la distribution intégrée. Auchan affiche une activité 2009 en repli de 1,4 % à périmètre comparable (à 14,8 milliards d'euros), alors que le recul atteint 2,8 % chez Carrefour et 3,8 % chez Casino. Ses hypermarchés ont aussi fait mieux (+ 0,9 %). Mais le groupe n'a toujours pas trouvé la bonne formule pour relancer les ventes dans ses Simply Market, en chute de 3,2 %. Auchan fait, là encore, figure d'antithèse de Carrefour dont les hypermarchés peinent et les supermarchés Carrefour Market fanfaronnent. réinventer le supermarchéAuchan doit, lui, réinventer le supermarché : il teste actuellement une nouvelle enseigne, Fredi, dans quatre magasins. D'autres suivront en 2010, selon son rapport d'activité. Et une nouvelle enseigne Auchan City ouvrira bientôt à Tourcoing. Comme PrixBas, l'hypermarché hard discount testé à Mulhouse depuis mars, ce supermarché urbain est né en Russie (12 magasins aujourd'hui). Car les échanges entre filiales Auchan se font plus intenses. Pour preuve : le groupe qui vient de se doter d'une division e-commerce pour y fédérer toutes ses activités en ligne, va déployer son concept de « drive » dans plusieurs pays, dont l'Espagne, l'Italie et la Chine. Depuis 2009, à Taiwan, les clients peuvent commander en ligne les articles qu'ils retirent dans quatre magasins RT-Drive.
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