L'opération redore le blason du London Stock Exchange

La nouvelle ne pouvait pas mieux tomber. Entre des résultats annuels attendus en demi-teinte au titre de l'exercice clos le 31 mars, la montée en puissance des opérateurs alternatifs et la naissance programmée d'un nouveau concurrent issu du rapprochement entre Nyse Euronext et Deutsche Börse, la City manquait d'histoires de croissance à raconter. Mais le projet d'introduction de Glencore sur le London Exchange Exchange (LSE), qui restera sa principale place de cotation devant la Bourse de Hong Kong, est aussi symbolique que stratégique. Il s'agit de la plus grosse mise sur le marché de l'histoire de l'Angleterre, détrônant ainsi le groupe Water Holding Companies, qui avait réuni 8,2 milliards de dollars sur le LSE fin novembre 1989, juste devant l'énergéticien Britich Gas (7,6 milliards de dollars en 1986). L'ouverture du capital de Glencore confirme également le pouvoir d'attractivité de la City auprès des acteurs de l'industrie des matières premières et des produits de base. La composition du Footsie 100, son indice boursier de référence, en atteste. Ces deux grands pans d'activité pèsent à hauteur de près de 35 % dans l'indice. On retrouve, parmi les cinq plus grosses capitalisations du Footsie 100, BP, Royal Dutch et Rio Tinto, qui occupent respective les troisième, quatrième et cinquième places du classement.Stratégie de nichePlus globalement, l'arrivée de Glencore est de nature à conforter le LSE dans sa politique de croissance externe un peu plus de deux mois après l'annonce de son offre de rachat sur TMX Group. Ce rapprochement, qui valorise la plate-forme boursière canadienne, propriétaire de la Bourse de Toronto et de Montréal, à 3,2 milliards de dollars, ayant pour objectif de donner naissance à la première place de cotation mondiale des valeurs minières. Pour l'heure, cette stratégie de niche constitue sans doute l'un des principaux moteurs de croissance des résultats du LSE, qui auront à faire face aux effets négatifs d'une tendance à la baisse des prix alimentée par le durcissement de la concurrence dans les années à venir. Sachant que, d'un point de vue boursier, l'action LSE Group doit l'essentiel de sa hausse de 3,4 % depuis le début du mois de janvier, à la dynamique spéculative provoquée par les mouvements de concentration dans le secteur des opérateurs boursiers. Reste maintenant à confirmer le tir sur un plan plus fondamental. F. M.
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