Pourquoi Yahoo suscite à nouveau de l'intérêt

Signe d'un changement réel et d'une meilleure santé, Yahoo est de nouveau convoité. AOL étudie actuellement la possibilité de faire une offre sur le portail Internet, selon le « Wall Street Journal ». La société Internet s'accompagnerait de partenaires financiers, comme les fonds d'investissements Blackstone et Silver Lake. Ces deux derniers pourraient aussi faire une reprise en leur nom, éventuellement avec d'autres partenaires, écrit le quotidien américain. À un stade très préliminaire, le projet complexe a fait réagir la Bourse. Yahoo, dont le titre gagnait dans les échanges avant Bourse jeudi 13 % et encore 5 % à la mi-séance, pèse plus 20 milliards de dollars, tandis que la valeur d'AOL est de 2,7 milliards. Redressement des comptesDes discussions avaient déjà eu lieu entre AOL et Yahoo il y a un peu plus de deux ans. En février 2008, Microsoft avait lancé une offre de reprise de Yahoo... pour 45 milliards de dollars. Proposition rejetée par le portail, et que l'éditeur de logiciels avait fini par abandonner quelques mois plus tard. Même s'il valait plus, le portail n'était pas au mieux de sa forme, entre les errements stratégiques et des ventes en baisse. En janvier 2009, Carol Bartz a été recrutée à la tête de Yahoo pour redresser l'entreprise et de la remettre sur le chemin de la croissance. Dix-huit mois plus tard, Carol Bartz a rempli 50 % de sa mission. Les coûts du portail ont été sensiblement réduits et les structures optimisées. Si au niveau global, les effectifs ont atteint 14.000 salariés à la fin du second trimestre 2010, un chiffre en hausse de 8 % sur un an, certaines région, comme la France, ont maigri. Dans l'Hexagone, un plan social a été mené et le centre de recherche et développement de Grenoble a été fermé. Désormais, toutes les décisions sont prises au plus haut niveau, et Carol Bartz a réussi raccourcir les délais de sortie de nouveaux projets. À son arrivée, le moindre changement sur le site pouvaient prendre plusieurs mois. L'optimisation se lit dans les résultats. La marge opérationnelle a atteint 11 % du chiffre au second semestre 2010, soit six points de plus qu'au second trimestre 2009. Des choix stratégiques ont été faits. En France, Yahoo s'est par exemple désengagé de Kelkoo, le moteur de shopping. Le portail a tenté un recentrage sur la technologie. Au niveau publicitaire, un partenariat toujours en cours d'intégration a été noué avec Microsoft. Yahoo adoptera la technologie Bing pour son moteur de recherche et commercialisera les liens sponsorisés, ces liens commerciaux achetés par annonceurs sur les mots recherchés par les internautes. Concurrence de FacebookPourtant la patronne n'a pas réussi la deuxième partie de sa mission. Car, Yahoo n'a toujours pas renoué avec la croissance. Au second trimestre, le chiffre d'affaires affiche une légère hausse de 2 % à 1,6 milliard de dollars. Sa place sur Internet reste difficile à définir, et alors que Facebook grignotte sur ses territoires de prédilection (le « tchat », le mail, l'information), Carol Bartz n'a pas réussi à faire passer de message clair sur le sujet. A son actif, Yahoo conserve un large bassin d'audience avec, selon le portail, 600 millions d'internautes qui se rendent chaque mois sur sa page d'accueil. Un argument de poids à l'heure de l'ultra-domination de Google, et de la montée en puissance de Facebook.
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