Henri de Castries (Axa), "hollando-sceptique"

Son nom avait un temps circulé pour entrer au gouvernement Fillon. Il n’en a rien été. Henri de Castries, PDG d’Axa, ne cache pas pour autant ses convictions politiques, et confie sans langue de bois ses doutes quant à l’efficacité des actions menées par le gouvernement Ayrault dans une interview accordée à L’Express, à paraître jeudi 15 novembre. Déjà le 7 novembre, en marge d’une journée consacrée aux investisseurs, Henri de Castries estimait que la politique du gouvernement n’était pas favorable à la croissance et à l’emploi.Interrogé sur le pacte compétitivité, il reconnaît néanmoins que le travail de Louis Gallois est un point positif, car il soutient \"une vraie politique de l’offre, par opposition aux traditionnelles politiques de soutien de la consommation qui nous enferment dans un cercle vicieux. […] C’est le travail qui crée la prospérité, pas la consommation !\".Trop de charges sur le travailAlors que le PDG d’Axa, un ancien de la Promotion Voltaire de l\'ENA comme le président de la République, indiquait à l’hebdomadaire en 2011 que François Hollande pouvait incarner une gauche \"différente\", il affirme aujourd’hui que \"l’amitié personnelle n’exclut pas la lucidité et l’esprit critique. Il peut incarner cette gauche. Mais il est minuit moins une\".Pas tendre avec les objectifs de réduction de la dépense publique du gouvernement, il estime que : \"si vous avez besoin d’une cure d’amaigrissement, le fait de grossir moins vite ne vous fait pas maigrir ! […] La prise de conscience est bonne, le traitement, insuffisant.\"S’insurgeant contre le poids des charges qui portent sur le travail, il fait le parallèle avec son secteur d’activité : \"Dans l’assurance, pour un salaire net de 26 000 euros en France, le coût pour l’employeur est de 57 000 euros. Pour ce même coût, un salarié allemand reçoit 4 000 euros net de plus ; un Britannique 6 000 euros de plus, et un Suisse 8 000 euros\". Avant d’ajouter qu’Axa France réalise 1 milliard d’euros de bénéfices après impôts, sur 4 milliards d’euros de bénéfices au niveau du groupe : \"ce résultat, nous le dégageons après avoir payé au fisc français 1.8 milliard d’euros d’impôts et taxes (et je ne tiens pas compte des charges sociales). C’est une proportion sans équivalent dans aucun des 60 autres pays où nous sommes installés\".La France, un \"contre-modèle\"Justement, sur l’image que les pays étrangers portent sur la France, il déclare que notre pays est considéré comme \"un contre-modèle\" et \"enrage de nous voir jeter un regard apeuré sur ce monde qui change alors que nous avons tous les atouts pour y tenir notre rang\".Tout au long de l’entretien, et comme à son habitude, il use et abuse de métaphores pour illustrer ses propos, à l’image de la baleine et du banc de poissons personnifiant l’inertie et la flexibilité, ou d’un lion pour représenter la concurrence entre pays : \"Quand le lion court derrière vous, courir un peu moins vite vous fatigue moins, mais ne garantit pas votre survie. La solution du confort, c’est le calme de la mort lente et la certitude d’affaiblir encore les plus démunis\".Il répond sans tabou à tous les sujets d’actualité, y compris à la question du mariage homosexuel, auquel il est farouchement opposé : \"Je suis catholique pratiquant et je ne vais pas cacher mes convictions\".Enfin, interrogé à ce sujet, il confirme qu’un éventuel engagement en politique n’est toujours pas d’actualité. 
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