Imaginez une maladie dont on connaît le vaccin mais que l'on n'utilise pas », s'insurge Patrick Fornas, PDG de Easydentic, face au manque de défibrillateurs disponibles en France dans les lieux publics ou les entreprises. 60.000 personnes succombent chaque année à un infarctus. Le taux de survie est de 4 %, l'un des plus faibles des pays occidentaux. Ces machines portables envoient des décharges électriques pour rétablir un rythme cardiaque normal à une personne victime d'un infarctus. « Les services de secours mettent en moyenne dix minutes à intervenir, alors que la prise en charge d'une victime est cruciale dans les quatre à cinq minutes suivant l'accident. Un parc de 500.000 défibrillateurs permettrait de sauver près de 6.000 personnes », explique Pierre Le Sourd, cardiologue et président de l'association Coeur urgence.Easydentic, une société spécialisée dans la biométrie et la télésurveillance, lance, en février, la commercialisation d'un défibrillateur de nouvelle génération en partenariat avec trois acteurs de poids : SFR, Philips et Mondial Assistance. L'objectif de ce défibrillateur opérationnel connecté (DOC) est double : multiplier l'implantation de stations dans les entreprises, les pharmacies et en général les lieux publics ; rassurer les potentiels utilisateurs en simplifiant les manipulations.véritable téléphone mobilePhilips fournit son défibrillateur externe dont la voix synthétique guide l'utilisateur pour le placement des électrodes sur le thorax du malade. Cet appareil est reconditionné pour accueillir l'équipement télécoms qui lui permet d'être utilisée comme un véritable téléphone mobile. SFR fournit la carte SIM, assure la liaison GSM et le positionnement GPS en cas de déplacement du DOC afin de guider les secours. Mondial Assistance intervient en bout de chaîne. Sa plate-forme technique assure une maintenance quotidienne de chaque DOC et prévient les secours dès qu'un appareil est déconnecté de son support mural. Autre fonction importante : si l'utilisateur n'a pas ouvert le DOC dans les 90 secondes suivant le déclenchement de l'alerte, un téléopérateur se connecte à la machine pour le rassurer et le guider dans le placement des électrodes.Le modèle économique du DOC est proche de celui de la téléphonie mobile : un abonnement de 100 euros par mois inclut la location de l'appareil, les communications, la télésurveillance et la maintenance. Un défibrillateur classique coûte entre 1.500 et 2.000 euros. « Face à ce problème de santé publique, chacun des partenaires de la plate-forme a fait un effort financier significatif pour que le projet aboutisse », souligne Eric Arnoux, directeur commercial de Mondial Assistance. Easydentic compte écouler cette année 10.000 DOC en Europe (dont 5.000 en France). Un des premiers clients sera le Club Med, qui va équiper ses salles de gym. L'objectif à plus long terme est ambitieux : installer un défibrillateur à côté de chaque extincteur ! n L'objectif de ce défibrillateur opérationnel connecté (DOC) est de rassurer les potentiels utilisateurs en simplifiant les manipulations.

latribune.fr

15 Févr 2010, 23:48

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