Le Medef lie la hausse de la participation à la fin du forfait social

Fidèle à son credo, Laurence Parisot a rappelé mardi, lors de sa conférence de presse mensuelle, qu'elle était farouchement opposée à toute augmentation des cotisations sociales. Et ce en raison de « la dégradation de la compétitivité par le coût du travail ». Cette position vaut tout particulièrement pour les retraites complémentaires (Agirc-Arrco), dont l'avenir fait l'objet d'une négociation tendue entre syndicats et patronat, lesquels poursuivront vendredi leurs discussions. En conséquence, pour diminuer les déficits des régimes, la présidente du Medef a redit son souhait de « déplacer les bornes d'âge à 62 et 67 ans », soit d'aligner les modalités de versement des retraites complémentaires sur les nouvelles règles de liquidation des pensions du régime général.Toujours dans le même esprit, Laurence Parisot a indiqué que dans le cadre de la négociation d'assurance chômage « il est essentiel d'acter de manière claire, non ambiguë, que dès qu'il y a deux semestres consécutifs d'excédents, nous devons déclencher une baisse des cotisations pour les employeurs et les salariés ». Concrètement, cela veut dire que cette baisse interviendrait à partir de 1 million d'euros. « Si on baisse de 0,5 point les cotisations chômage d'ici 2 ou 3 ans maximum, on rend 62 euros par an aux salariés et 103 euros aux employeurs », a-t-elle justifié. C'est pourquoi, s'adressant aux syndicats (qui exigent que soit ajouté un critère lié à l'apurement de la dette de l'Unedic), elle s'exclame : « bon sang de bonsoir, je ne comprends pas pourquoi ce ne serait pas dans l'intérêt des salariés, alors que l'on garde le système d'indemnisation actuel ! » La dernière séance de négociation prévue le 25 mars sera animée. Enfin, revenant sur le thème récurrent du partage de la valeur ajoutée, Laurence Parisot regrette que les syndicats n'aient « pas voulu l'aborder dans le cadre de la négociation sur les institutions représentatives du personnel ». Et estime qu'augmenter la « part de l'intéressement et de la participation, qui peut revenir aux salariés, c'est d'abord revenir sur le forfait social (Ndlr : contribution à la charge des employeurs). Il faut faire attention aux injonctions contradictoires adressées aux entreprises et aux salariés », a-t-elle martelé. Elle se dit prête à « un road-show de l'intéressement et de la participation », si le gouvernement revient sur le forfait social, qui était en 2009 de 2 % sur les sommes versées, puis de 4 % en 2010 et grimpera à 6 % en 2011. Isabelle Moreau
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