Le gouvernement de Gordon Brown met ses fonctionnaires à la diète

Soit un déficit de 178 milliards de livres. A raison de 80.000 livres d'économies par an, combien d'années faudra-t-il pour combler le trou financier ? Réponsee;ponse : 2.225 ans.Voilà l'équation à laquelle est confrontée l'économie britannique. Face au gigantesque déficit public du pays, de 12,6% du PIB cette année, le gouvernement se sent obligé de réduire son train de vie. Mais les mesurettes adoptées dépassent rarement le symbole, ne s'attaquant pas - loin s'en faut - à l'ampleur du problème.Ordre a par exemple été donné aux « mandarins », surnom donné aux très hauts fonctionnaires, de se passer autant que possible de leur voiture de fonction avec chauffeur. Sir Gus O'Donnell, leur très efficace patron - l'un des rares à avoir servi Tony Blair et Gordon Brown - a donc fait passer le message en novembre. Sur les 41 directeurs des ministères, seuls 2 ne se sont pas résolus à quitter le confort du chauffeur, selon le Financial Times. L'un d'entre eux a promis de le faire fin avril. Reste le vilain petit canard, Sir Peter Ricketts, au ministère des affaires étrangères, qui veut conserver sa voiture, pour passer des appels téléphoniques secret défense... Au total, l'économie engendrée s'élève à... 80.000 livres par voiture (88.000 euros). Quant aux mesures plus larges, elles sont elles aussi insuffisantes, à l'instar du gel des salaires des 120.000 hauts fonctionnaires, annoncé la semaine dernière, qui ne permettra d'économiser que 3 milliards de livres... d'ici 2013.800 organismes publicsAutre exemple : le feu de joie des « quangos ». Ces « quasi-autonomous non-governmental organisation » sont de drôles de bêtes qui pullulent dans le paysage politique britan- nique : il s'agit d'organismes publics autonomes, supervisant un secteur particulier. Il en va ainsi du régulateur des médias (Ofcom), de celui des écoles (Ofsted), ou encore de celui des eaux (Ofwat). Conservateurs et travaillistes ont promis de tailler dans ces symboles d'une bureaucratie superflue. Selon les conservateurs, il y en aurait presque 800, et ils coûteraient entre 34 et 60 milliards de livres... Mais David Cameron est le premier à le reconnaître : « nous ne résoudrons pas la crise de la dette simplement en limitant les salaires dans les quangos ». Comme Gordon Brown, il est conscient que la réduction du déficit nécessitera des coupes budgétaires beaucoup plus brutales, avec des effets sociaux directs. Mais à deux mois des élections, personne n'ose préciser le détail de ces mesures. éric albert, à Londres
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.