« Atterrissage en douceur », l'expression est sur toutes les lèvres pour qualifier le léger ralentissement de l'économie chinoise. Selon les chiffres publiés jeudi par Pékin, la croissance a atteint 10,3 % au second trimestre sur un an contre 11,9 % au premier trimestre. « C'est une bonne chose, le niveau du premier trimestre était bien trop rapide » assure Wang Jianmao, professeur d'économie à la Chinese European International Business School (CEIBS) de Shanghai. Selon l'économiste, une reprise trop soudaine aboutirait à coup sûr à un nouvel accrochage d'ici trois ans. 40 % des revenus épargnésLe gouvernement mise sur la consommation des ménages pour rééquilibrer une croissance dopée à l'investissement et aux exportations. Le potentiel est énorme. Les chinois consacrent en moyenne 40 % de leur revenu à l'épargne en raison notamment de l'absence de couverture sociale. Mais les jeunes urbains dépensent sans compter. Dans les grandes villes, les plus de 55 ans s'initient également aux joies du lèche-vitrines. Ainsi, 84 % des seniors installés à Shanghai font du shopping régulièrement, selon un sondage d'Ogilvy.Mais l'essentiel de la population, notamment rurale, reste à l'écart de cette société consumériste. Pékin a décidé d'agir. D'importantes ristournes sur l'électroménager notamment sont offertes aux Chinois de la campagne sur présentation de leur hukou (passeport intérieur qui divise la population entre ruraux et urbains). Vingt provinces ont augmenté le salaire minimum de 20 %, encore trop peu selon les analystes. La consommation des ménages ne pèse que 35 % dans le PIB contre presque 70 % aux États-Unis.Émilie Torgemen, à Pék

latribune.fr

16 Juill 2010, 23:51

Partager :