STRONG>Luc-Santiago Rodriguez, passion absintheQui connaît encore l'expression « étrangler un perroquet » ? à la Belle Époque, cela signifiait boire un verre d'absinthe. C'est en étudiant les arts du XIXe siècle que Luc-Santiago Rodriguez commence à s'intéresser à la « fée verte» . Et découvre qu'au-delà de la boisson « qui rend fou », il y a une histoire longue et complexe. Une histoire d'amour avec les Français qui l'ont adorée puis maudite. « L'absinthe a eu un destin unique en son genre », insiste celui qui en a fait une passion au point d'ouvrir à Paris une boutique qui lui est entièrement consacrée, Vert d'absinthe. « Les gens sont curieux car ils ne comprennent pas qu'un alcool interdit il y a un siècle soit aujourd'hui autorisé à la vente », explique-t-il. En fait, l'absinthe était alors l'alcool le plus fort du marché, le moins cher et le meilleur. Une conjonction d'éléments qui ont fait que certains, dont de grands artistes, en ont consommé au-delà du raisonnable : « Jusqu'à douze verres par jour. D'où l'interdiction. » D'autant qu'au même moment les vignes françaises étaient ravagées par le phylloxéra et qu'il fallait soutenir les vignerons... Pourtant, consommée avec grande modération, l'absinthe a des vertus qui permettent, par exemple, de régler les problèmes digestifs. Dans son magasin, pas moins d'une quarantaine de références sont proposées. « C'est ma sélection, explique Luc-Santiago Rodriguez. Je ne vends que des absinthes faites à l'ancienne, sans aucune concession à la modernité. » Une précision de taille lorsqu'on sait qu'il n'existe pas d'appellation pour l'absinthe, le nom pouvant être associé à n'importe quelle boisson, y compris un pastis artisanal. « Il faut juste que ce soit le distillat de six plantes de base, sans sucre ajouté. » Béatrice Delamotte

latribune.fr

15 Août 2010, 23:32

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