Comment faire rebondir, en plein mois d'août, le débat sur la sécurité ? Le ministre de l'Industrie et maire de Nice Christian Estrosi a trouvé. Dans l'édition du samedi du « Journal du Dimanche », il préconise de s'inspirer de la loi SRU (loi solidarité et renouvellement urbain), qui contraint les communes de plus de 3.500 habitants à un quota de logements sociaux, sous peine de sanction financière. « Je propose que les municipalités qui ne se conforment pas à leur obligation de sécurité, de prévention de la délinquance, de lutte contre l'absentéisme scolaire et de réforme des règles d'urbanisme, soient condamnées à une très forte amende », détaille le maire de Nice. Selon Christian Estrosi, il existe des « disparités énormes » entre les villes de France dans l'application de la loi de prévention de la délinquance de 2007. Cette loi donne au maire - en plus de ses missions de sécurité publique - un rôle de coordonnateur en matière de prévention. Pour pousser plus loin la polémique, le ministre cite le maire de Grenoble, Michel Destot, qui n'aurait « rien fait pour sécuriser sa commune ». Tandis que, à Lille, Martine Aubry serait dans une politique de « renoncement ».Premier couacCes propos ont suscité de vives réactions des élus locaux socialistes. À commencer par Michel Destot. « Depuis mon élection de maire, les effectifs de la police municipale ont augmenté de 41 %, quand, depuis 2002, ceux de la police nationale baissaient de 17 % », a dénoncé le maire de Grenoble dans un communiqué. De son côté, le secrétaire national aux élections au PS, Christophe Borgel, a conseillé au ministre de « prendre des vacances », ironisant sur la succession de propositions sur la sécurité de Christian Estrosi depuis le début du mois d'août...Côté UMP, la proposition du ministre a été soutenue... après un premier couac : vice-président de l'Assemblée nationale, le député du Maine-et-Loire Marc Laffineur a regretté samedi « que des membres du gouvernement puissent stigmatiser les élus locaux ». Plus tard, l'UMP a corrigé le tir, expliquant que Marc Laffineur n'avait pas compris que Christian Estrosi n'évoquait que les villes de plus de 5.000 habitants. S. T. (avec AFP)
Polémique sur le rôle des maires en matière de sécurité
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