Sarkozy « ? réservé ? » sur un 4e opérateur mobile

Nicolas Sarkozy n'était déjà pas réputé comme le plus farouche partisan de l'arrivée d'un quatrième opérateur de téléphonie mobile en France. Hier midi, lors d'un cocktail avec les députés de l'UMP, le président de la République a réaffirmé ses doutes sur l'intérêt d'attiser la concurrence dans le secteur, pourtant très lucratif. « Je suis assez sceptique et réservé sur le choix d'un quatrième opérateur de téléphonie mobile. Car le prix le plus bas n'est pas forcément le meilleur », a lancé Nicolas Sarkozy, selon plusieurs témoins, avant de changer de sujet. La remarque du président de la République détone alors que l'appel d'offres pour cette quatrième licence est en cours. Après des mois de tractations politiques et plusieurs faux départs, l'appel à candidatures a finalement été publié au « Journal officiel » le 1er août dernier. Les candidats ont jusqu'au 29 octobre pour déposer leurs dossiers. Le verdict du gouvernement tombera huit mois plus tard, une fois l'avis du régulateur des télécoms (Arcep) rendu. Le ticket d'entrée pour le nouvel entrant a été fixé, après intervention, en juin, de la commission des transferts et des participations, à 240 millions d'euros.Si Virgin et Numéricable disent étudier une candidature commune, Free (Iliad) fait figure de grand favori. L'opérateur, contrôlé par Xavier Niel, a promis de fortement baisser les prix des télécommunications mobiles. C'est donc Free qui serait directement visé par les mots de l'hôte de l'Élysée. L'action Iliad a perdu 2,2 % à la Bourse de Paris.free favoriDepuis des mois, les trois opérateurs en place, Orange, SFR et Bouygues Télécom, multiplient les initiatives, et les déclarations, pour tenter d'empêcher l'arrivée de ce nouveau concurrent. Une plainte à Bruxelles a été déposée et des actions devant les tribunaux français sont également envisagées. Ils protestent, notamment, contre le prix ? et le calcul du prix ? du ticket d'entrée sur ce marché, inférieur aux 619 millions d'euros déboursés au début des années 2000 par les opérateurs « historiques ».Selon un proche du dossier, Nicolas Sarkozy ne pourrait plus empêcher un nouvel acteur d'arriver, mais il pourrait encore influer sur l'identité du trublion. Sa déclaration vient un peu plus brouiller le débat et devrait servir d'arguments aux opérateurs en place. Un représentant de l''association de consommateurs UFC-Que choisir s'est déclaré «?un peu dépité?». Olivier Pinaud
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