Cette année, le Père Noël achètera ses jouets sur Internet

La corvée des achats de jouets pour Noël ne sera bientôt qu'un lointain souvenir. À Noël prochain, beaucoup de Français risquent fort de choisir d'acheter en ligne, plutôt que de se bousculer dans les magasins. Et pour cause : tous les ténors de la distribution de jouets s'y mettent. Dernier en date : Toys R Us. La chaîne américaine de jouets, leader de la distribution avec 11,3 % du marché, devant Carrefour et Leclerc, vient de lancer son site de vente. « C'est le moment de se lancer ! Le marché français du e-commerce est maintenant mature », juge Gilles Mollard, PDG de Toys R Us en France. Pour profiter des 29 % de croissance de la vente en ligne, en France, l'enseigne a mis le paquet. Elle a monté une équipe de 10 personnes pour gérer son site. À Villabé (Essonne), elle a inauguré un entrepôt dédié à la livraison des achats en ligne. « Notre délai de livraison sera de 24 à 48 heures », assure Franck Poisson, directeur du e-commerce de Toys R Us en France. Et, bientôt, 6.000 références de jeux et de jouets seront mises en ligne, dont les best-sellers de Playmobil, Mattel et Hasbro.Alors Toys R Us va-t-il créer un raz-de-marée sur le Net ? « Cela fait cinq ans qu'on les attend », nuance Margaret Milan, présidente et fondatrice d'Eveil & Jeux, partie à l'assaut d'Internet dès 1999. Depuis, beaucoup d'autres distributeurs vendent des jeux en ligne, dont King Jouet et l'allemand Mytoys, filiale de Otto Versand. Et les généralistes du Web, dont Pixmania et Amazon, en sont aussi. « Toys R Us n'est pas si en retard », tempère Gilles Mollard. Un familier du WebLa vente en ligne représente aujourd'hui 3,5 % des 3 milliards d'euros que pèse le marché français des jeux et jouets. Elle a bondi de 24 % à Noël 2009. « Ce n'est encore qu'un petit marché émergent », analyse Christophe Portal, directeur des études chez NPD. Mais il pourrait atteindre à moyen terme les 10 %, poids qu'il a déjà en Allemagne. « L'arrivée de Toys R Us devrait faire basculer les choses », juge cet expert. En fait, Toys R Us a pris son temps en France. Car, en Europe et bien sûr aux États-Unis, le Web lui est déjà familier. L'enseigne exploite un site marchand en Grande-Bretagne depuis 1996. Mais, de ce côté-ci de la Manche, elle avait d'autres priorités. Elle s'est d'abord concentrée sur son réseau de vente (amputé de 13 de ses 45 magasins en 1999), après avoir été délaissée par ses actionnaires, les fonds d'investissements KKR, Bain Capital et Vordano. Depuis, sous l'impulsion de son PDG Gerald Storch, l'entreprise, qui envisage désormais une introduction en Bourse, a renoué avec les ouvertures partout. Et notamment en France, « à raison de trois à cinq par an », indique Gilles Mollard. Elle n'en aligne que 42 aujourd'hui. « Notre potentiel est de 30 à 35 de plus », chiffre le PDG. Le lancement de son site marchand devrait lui accorder l'envergure nationale dont elle rêve depuis son entrée en France il y a vingt ans. Et une présence dans Paris dont elle est absente. Mais - motus ! - Toys R Us ne dévoile aucun de ses objectifs chiffrés.
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