Hermès : les banques de LVMH livrent leurs secrets

cite>LVMH partage son secret avec ses banques. Depuis le rachat surprise de 17 % d'Hermès par le groupe de Bernard Arnault, la Place s'interroge sur les véritables intentions du géant du luxe. Si LVMH insiste sur le caractère « amical » de son «placement» financier, les familles du sellier y voient surtout une volonté de prise de contrôle rampante de leur groupe. Entre les deux parties, les trois banques françaises (Société Généralecute; Générale, Natixis et Crédit Agricolegricole) qui ont acheté ces actions pour le compte de LVMH, détiennent la clé. Officiellement, aucune ne commente cette opération débutée en 2008. Et pour cause, elle les rend plutôt mal à l'aise. Des doutes subsistent autour du mode opératoire de LVMH. La Société Généralecute; Générale, Natixis (par le biais de sa filiale Nexgen, voir ci-contre) et le Crédit Agricolegricole ont chacune, à partir de 2008, ramassé des titres Hermès jusqu'en dessous de 5% du capital, le seuil dont le franchissement doit être déclaré. Chacune agissait indépendamment pour éviter une action de concert. Dans les faits, la séparation des rôles semblait plus flou. « Nous n'en étions pas sûr mais nous nous doutions qu'il y avait d'autres banques. Nous ne cherchions en tout cas pas à le savoir », confie cet ancien cadre de Natixis. Un autre de la Société Généralecute; Générale, en poste à l'époque, va même plus loin : « On savait que la part que nous devions racheter ne représentait pas la totalité de l'important bloc d'actions que LVMH voulait. On se doutait donc qu'il y avait d'autres banques sur le coup. » DiscrétionParmi les anciens du Crédit Agricolegricole, on se contente de répondre que ce sujet « reste sensible ». Mais ce lien supposé demeure difficile à prouver pour Hermès. A cela s'ajoute le scepticisme autour du débouclage des options souscrites auprès des trois banques françaises. Dans un entretien aux « Échos » le 10 novembre, le vice-président de LVMH, Pierre Godé, affirmait que le groupe n'avait « absolument pas » envisagé début 2008 un dénouement des options sous forme d'actions Hermès. Pour ce dirigeant de Natixis de l'époque, « l'argument de l'investissement financier est une blague. Ce n'est pas crédible surtout lorsque l'on sait que Bernard Arnault lorgne Hermès depuis vingt ans ». La livraison des options en actions Hermès décidée au dernier moment ne convainc pas. « Depuis le début, les produits étaient conçus pour qu'ils puissent être dénoués en actions », affirme cet ancien ponte de la Générale. Là encore, les preuves seront difficile à trouver. En attendant, ces trois banques françaises se font discrètes. Surtout Natixis dont Hermès était aussi un client. Mais on ne dit pas « non » à LVMH, comme le résume un banquier qui estime que ces opérations ont pu rapporter de 20 et 30 millions d'euros au total aux trois banques.
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