La fragmentation ne se fait pas toujours au détriment de la liquidité

Appelée à réviser la directive Marchés d'instruments financiers cette année, la tâche de Bruxelles ne sera pas aisée tant il est difficile d'évaluer les effets de l'ouverture à la concurrence du marché boursier. La crise financière a pesé sur les volumes de transactions, brouillant la lecture. Mais concurrence, fragmentation de la liquidité entre plates-formes d'exécution, ne rime pas forcément avec réduction de la liquidité si l'on en croit les travaux de Thierry Foucault, professeur à HEC (présentés vendredi à l'occasion d'une conférence de l'Institut européen de la régulation financière, EIFR).En mai 2004, le London Stock Exchange a lancé un service permettant de négocier des valeurs néerlandaises (EuroSETS), venant ainsi sur le terrain d'Euronext. En se concentrant sur les deux carnets d'ordres à intervalle régulier en août 2004 et janvier 2005, le chercheur a observé une augmentation de la liquidité consolidée sur les 25 valeurs examinées sans baisse de la liquidité sur Euronext. Dans 79 % des cas pour le premier quartile des titres les plus liquides, EuroSETS était au moins aussi concurrentiel en termes de prix offert à l'achat qu'Euronext (30 % pour le deuxième quartile). Et pourtant, la part de marché d'EuroSETS n'a pas décollé (5 % pour les valeurs les plus liquides). Les intermédiaires n'ont pas donné alors la priorité au prix, au détriment de la liquidité sur EuroSETS.Depuis 2004, les intermédiaires ont adopté, pour certains, des systèmes de routage des ordres intelligents, capables de diriger les ordres vers le meilleur prix en Europe. Mais 30 % des ordres sont encore exécutés à un prix qui n'est pas le meilleur en Europe. C. Fr.
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