La semaine dernière, 411 millions de dollars ont été investis par des fonds étrangers sur le marché russe d'après EPFR Global, spécialiste des flux financiers vers les marchés émergents. Des placements très supérieurs aux capitaux qui ont in+ondé les autres Bric : 47 millions de dollars ont été placés au Brésil, 67 millions en Inde et 83 millions sur les marchés financiers chinois. La Russie est en passe de devenir le favori des marchés émergents grâce à la fermeté du prix baril et à la remontée du rouble. Sans parler du niveau des taux directeurs : à 8,5 %, la Russie offre un contraste puissant avec le prix de l'argent en Europe et aux États-Unis qui reste collé au plancher.Depuis le début du mois, l'index MSCI Russia a gagné 8 % et depuis le début de l'année quelque 900 millions de dollars sont venus s'investir sur le marché, indique un rapport d'Alfa-Bank, pour qui « le cercle des fonds s'intéressant à la Russie, jusqu'ici très restreint, s'élargit rapidement ». Le marché - et l'économie - russes reviennent de loin. Entre l'été 2008 et début 2009, les indices ont perdu presque 80 % de leur valeur au moment où le baril de pétrole tombait en dessous de 40 dollars. Un drame pour le pays dont les exportations d'or noir ont doublé celles de l'Arabie Saoudite au deuxième trimestre 2009. Les capitaux sont revenus très progressivement. Bien plus vulnérable que ses pairs aux fluctuations des cours des matières premières (ils influent sur les deux tiers de la capitalisation du marché), la Russie faisait figure de canard boiteux des Bric.Selon EPFR Global, le pays attire désormais 12,12 % des capitaux investis sur les marchés émergents, un niveau record déjà atteint en juin 2008, lorsque le baril s'envolait à près de 150 dollars. En janvier 2009, la part de la Russie était tombée à 5,2 %.Mal en pointDétail remarquable dans cette nouvelle vague de fonds, les cibles des investisseurs étrangers évoluent. Mal en point en raison du flottement sur le marché du gaz, le géant Gazprom, l'ancienne star de Moscou, est boudé au profit de valeurs moins connues. D'une manière générale, on observe un basculement des matières premières vers les secteurs financiers, les télécommunications, l'électricité et la distribution. Emmanuel Grynszpan, à Moscou

latribune.fr

16 Mars 2010, 23:18

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