E.ON pris dans le piège de l'électricité russe

?PAYS éMERGENTSénergieEn 2007, E.ON investissait 4,6 milliards d'euros pour l'acquisition du producteur d'électricité russe OGK-4. Depuis, la foi des Allemands dans l'électricité russe a été quelque peu malmenée. Optimiste, le groupe espérait initialement amortir son investissement dans un délai de 7 à 10 ans : les aléas du marché russe de l'électricité vont très certainement compromettre cet objectif. E.ON se trouve en effet pris dans l'étau du Kremlin. Les autorités russes contrôlent en effet les tarifs de l'électricité, les fournisseurs (les producteurs de gaz, principalement SourgoutNefteGaz et Gazprom) et les clients de E.ON (les groupes pétroliers russes et les collectivités locales). Or la libéralisation des tarifs, promise par Moscou, ne se fait pas aussi vite que prévu. baisse de la productionQuatrième marché mondial, la Russie a connu une baisse de la production de 6,6 % sur les 8 premiers mois de cette année. E.ON n'a pas vraiment de moyen de pression sur les autorités russes. Se montrant confiant, Lutz Feldmann, membre du conseil, estime toutefois que « le départ d'un investisseur important comme E.ON est bien la dernière chose dont a besoin le Kremlin ». Une sortie d'OGK-4 en pleine crise serait très douloureuse, reconnaît une source chez le groupe allemand. « Cela consisterait à revendre à moitié prix à un oligarque russe ».Lutz Feldmann ne renie pas l'engagement du groupe à investir 2,3 milliards d'euros dans les capacités de production d'électricité à base de charbon et de gaz, mais il s'est donné un an de plus, jusqu'à 2013. Il s'agit de porter la capacité actuelle de production de 8,7 à 11 megawatts. Une moitié des investissements proviendront de financements externes, précise le membre du conseil d'E.ON.Les français EDF et GDF Suez doivent se dire qu'ils l'ont échappé belle en ne rentrant pas sur le marché russe. Les deux groupes avaient envisagé de participer à la vaste privatisation de 2007. Parmi les étrangers, seuls E.ON, le finlandais Fortum et l'italien ENI ont sauté le pas, tandis que les oligarques russes et Gazprom se sont offert la part du lion. Emmanuel Grynszpan, à Sourgout
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